La colère gronde en Italie, où une nouvelle vague de restrictions anti-pandémie se heurte à l’exaspération d’une partie de la population. Des milliers de personnes ont manifesté lundi soir dans plusieurs villes du pays, où des incidents violents ont parfois été à déplorer au nord.
Des milliers de personnes ont manifesté lundi 26 octobre dans plusieurs villes du pays contre la fermeture des restaurants et des bars à partir de 18 heures et de tous les théâtres, cinémas et salles de sport pendant un mois. À Milan, capitale de la Lombardie, région enregistrant le plus grand nombre de contaminations, plusieurs centaines de manifestants ont affronté les policiers anti-émeute. Des tramways ont été vandalisés, des poubelles incendiées, des deux-roues renversés et quelques vitrines caillassées, selon les images diffusées en direct par des médias italiens. À Naples, la grande ville du sud, plusieurs milliers de personnes ont réclamé la démission du président de la région Campanie puis se sont dispersés avant que des affrontements sporadiques entre de jeunes manifestants masqués et la police aient lieu dans la soirée. Pour essayer d’atténuer la grogne, le Président du Conseil italien Giuseppe Conte doit présenter cette semaine des mesures de soutien aux secteurs d’activité et professions les plus touchés. Selon le syndicat FIPE-Confcommercio, ces nouvelles mesures coûteront environ 2,7 milliards d'euros supplémentaires au secteur de la restauration.
Le week-end dernier, des manifestants avaient affronté les forces de l’ordre pour protester contre le couvre-feu. À Rome, la capitale, des militants décrits comme d’extrême droite, bien décidés à ne pas respecter le couvre-feu, ont lancé des projectiles aux policiers et allumé des incendies. Des appels sur les réseaux sociaux ont exhorté les Romains à suivre l’exemple des Napolitains et à défier l’interdiction de sortir de 0h à 5h dans la capitale. À Naples, des incidents avaient éclaté la nuit précédente, lorsque des jeunes s’opposant à la mesure avaient affronté les forces de l’ordre en brandissant des pancartes. Au cours d’un entretien avec plusieurs médias début octobre, Conte avait prévenu : « nous ne baissons pas la garde parce que nous sommes conscients qu’une ou deux semaines de distraction pourraient conduire à une nouvelle flambée (…). Malgré tout, nous devons prendre de nouvelles mesures et nous devons contraindre les citoyens à respecter les règles. La santé est un objectif fondamental. De toute façon, si on ne la protège pas, l’économie elle-même s’effondre. »
Boubacar Sidiki Haidara