Sénégal, la tension reste vive

Lors d’un meeting d’Ousmane Sonko, principal opposant au président sénégalais Macky Sall, à Dakar, le 14 mars 2023.

Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu dans plusieurs banlieues de la capitale et en province, mercredi, à la veille de l’audience. Le leader de l’opposition dénonce « un complot » du président, Macky Sall.

Du président Macky Sall ou de l’opposant Ousmane Sonko, on ne sait qui avait le plus de craintes ces dernières heures à Dakar. Alors que devait s’ouvrir le procès du second, jeudi 16 mars dans la matinée, les deux camps étaient à cran. Chacun se prépare à débuter un face-à-face décisif en vue de la présidentielle prévue dans moins d’un an, le 25 février 2024.

Mobilisation Jusque tard dans la soirée de mercredi, les déflagrations des grenades et des tirs de gaz lacrymogènes ont résonné Cité Keur Gorgui, le quartier de Dakar où vit Ousmane Sonko. Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu dans plusieurs banlieues de la capitale, comme à Keur Massar, et en province, dont la ville sainte de Touba. La coalition de la majorité présidentielle, Benno Bokk Yakaar, a accusé l’opposition d’être « irresponsable » et de chercher à « déstabiliser les institutions ».

Les forces de l’ordre étaient décidées à empêcher tout rassemblement des sympathisants d’Ousmane Sonko, qui a fait de la mobilisation de la rue sa principale arme. Dès le début de la journée de mercredi, c’est autour du domicile de l’opposant que se cristallisaient les tensions, alors que des policiers lourdement équipés s’étaient déployés dès la matinée, empêchant quiconque d’entrer ou de sortir.

Pas question pour les forces de l’ordre de permettre une nouvelle démonstration de force. La veille, Ousmane Sonko était encore parvenu à réunir des dizaines de milliers de militants qui, malgré l’attente, l’avaient accueilli comme une « idole » lorsqu’il était monté sur la scène d’un « giga meeting » de l’opposition aux Parcelles Assainies, l’un des quartiers les plus peuplés de la capitale sénégalaise. Devant une foule largement composée de jeunes urbains, qui constituent sa base électorale, il avait mis en garde les magistrats « instrumentalisés par Macky Sall », les invitant à « respecter la loi du peuple » et à ne pas participer à une stratégie qu’il qualifie de tentative de « liquidation politique ». Jeudi, le candidat à la présidentielle de 2024 joue son avenir politique. Il est attendu devant le tribunal correctionnel de Dakar dans un procès pour diffamation intenté par Mame Mbaye Niang, le ministre du tourisme, qu’il a accusé de détournement de fonds.

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