En Tunisie, le Président Béji Caïd Essebsi dit « El Bej » a décidé, le 20 juin, de prolonger pour un mois supplémentaire l’état d’urgence en vigueur depuis le 24 novembre 2015, après l’attentat-suicide contre un bus de la garde présidentielle. C’était la troisième attaque en une année, outre celui du musée du Bardo, qui avait tué 59 touristes et un policier, et celui de la plage à Sousse. De l’avis général, l'état d'urgence permettra aux actuels maîtres de la Tunisie d’inter-dire les grèves et les réunions pouvant « provoquer ou entretenir le désordre», de fermer provisoirement « salles de spectacle et débits de boissons », et de contrôler « la presse et des publications de toute nature ». « Mais, à quoi joue El Bej ? », s’interroge-t-on en Tunisie où, pour beaucoup, la menace d’attentats terroristes qui plane sur le pays ne saurait être la seule raison du prolongement de cette mesure d'ex-ception. BCE aurait pris cette décision pour donner un sursis d’un mois à son Premier ministre, Habib Essid, lâché par Ennahda et Nidaa Tounès et qu’il a lui-même désavoué début juin. En situation d’état d’urgence, la Constitution interdit d’attenter à la stabilité du pays et à la continuité des services de l’État.
B.S