La rentrée scolaire a été timide le 2 septembre dans les deux régions anglophones (Bamenda, Buéa) du Cameroun, où des séparatistes avaient juré de la perturber. Dans la région du Sud-ouest, plus de 2 000 élèves sur environ 100 000 sont allés à l'école, selon les autorités locales.
Dans le Nord-ouest, seules 30 écoles sur 555 ont rouvert. Sur plus de 55 000 élèves qui devaient être scolarisés, 1 299 ont répondu présents, a indiqué Roland Ngwang, responsable régional de l'Enseignement secondaire. Fin août, des séparatistes armés avaient lancé un appel à une opération « ville morte » de trois semaines dans les régions anglophones afin d'y perturber toute activité. Pour assurer la rentrée, les autorités avaient pris plusieurs mesures, dont la mise en place de comités de vigilance et la sécurisation des établissements scolaires. Selon elles, des coups de feu ont perturbé l’ouverture des classes. Représentant 20% d'une population majoritairement francophone, la minorité anglophone camerounaise s'estime marginalisée par le pouvoir central depuis des décennies. Une mouvance sécessionniste armée est née en 2017. L'insécurité a entraîné la fermeture de plus de 4 400 écoles, selon un rapport de l'UNICEF publié en août, et cette crise a fait plus de 530 000 déplacés, selon l'ONU. Au moins 300 soldats ont été tués dans les affrontements avec les séparatistes, d'après l'armée.