En Guinée plus de 5 400 000 électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 18 octobre pour élire le prochain président de la République. Le Président Alpha Condé brigue un nouveau mandat, son troisième. Son rival historique, Cellou Dalein Diallo, compte l’en empêcher.
On prend les mêmes et on recommence. Après un premier round remporté par Alpha Condé en 2010 et un deuxième en 2015, c’est un troisième qui se dessine en 2020 entre le président sortant et son principal opposant, Cellou Dalein Diallo. 10 autres candidats sont en lice, mais, à l’instar des dernières présidentielles, celle de 2020 sera également un duel. D’un côté, Alpha Condé, 82 ans, longtemps dans l’opposition, emprisonné plusieurs fois sous les régimes précédents, avant de finalement devenir le premier président démocratiquement élu de la Guinée. De l’autre Cellou Dalein Diallo, 68 ans, qui se décrit comme un technocrate et a été durant 10 ans ministre sous la présidence de Lansana Conté, dont deux en tant que son Premier ministre. En 2010, il paraît en passe d'être élu président dès sa première candidature, avec 43,69% des voix, loin devant Alpha Condé, l'ancien opposant historique, avec 18,25% des suffrages. Mais, au terme d'un long feuilleton, Alpha Condé est proclamé vainqueur du second tour, organisé quatre mois plus tard. Diallo reconnait le résultat de l’élection et appelle à la fin des violences qui avaient éclaté à l’annonce de sa défaite.
Une élection tendue
Cette année, le climat est tout aussi tendu. Dimanche dernier, Cellou Dalein Diallo, qui avait prévu de tenir un meeting à Kankan, fief de Condé, a dû y renoncer. Selon son parti, son cortège a été bloqué sur la route à une centaine de kilomètres de la ville par des minibus remplis de supporters du Président Alpha Condé, mais aussi par des troncs d’arbres. Il a finalement décidé de rebrousser chemin. Le président - candidat a pris la parole le lendemain pour regretter cet incident. Sur un autre terrain, le Front national pour la défense de la Constitution, qui lutte depuis un an contre son maintien au pouvoir, a dressé mardi 13 octobre un bilan des victimes tuées selon le FNDC par les forces de défense et de sécurité au cours de cette année de manifestations. Un bilan de 90 morts, contesté par les autorités. Le mouvement a appelé à une nouvelle manifestation ce vendredi, deux jours avant le scrutin.
Boubacar Sidiki Haidara