Europe : Le retour du « loup »

Troisième force politique du parlement Allemand, les députés de l’AfD n’ont pas attendus longtemps pour fâcher leurs collègues parlementaires.

Alors qu’une session historique du Bundestag allemand se tenait à Berlin, avec l’entrée au Parlement, après soixante-douze ans d’absence, de l’extrême-droite, en Autriche, les négociations pour une participation au gouvernement ont débuté entre le parti conservateur au pouvoir ÔVP et l’extrême-droite du FPO, fondé par les nazis.

L’AfP, bien que n’étant pas un parti néonazi, a fait une entrée remarquée ce mardi à 11h 32, lorsque le premier de ses parlementaires à prendre la parole, Bernd Baumann, a réussi l’exploit de citer l’ancien président nazi du Reichstag en se comparant aux opposants de ce dernier, suite à un quiproquo. Le retour de l’extrême-droite, après soixante-douze ans d’absence, rappelle de mauvais souvenirs aux Allemands et ravive les peurs.
Le retour des populistes en Europe vient mettre fin au climat de bon augure suite à la défaite du Front National lors de la présidentielle française, comme l’illustrent les fluctuations de l’euro, qui après avoir grimpé à 1,50 dollar canadien en mai fléchissait à 1,46 dollar en septembre.
Le vent de nationalisme sur le vieux continent a des répercussions dans le reste du monde. La politique migratoire en est une parfaite illustration. Car l’AfP et le FPO, plutôt de « bons élèves » en Europe, veulent freiner l’élan de générosité de leurs dirigeants.
Ceci n’est pas sans rappeler la définition que le philosophe britannique Isaiah Berlin (1909 - 1997) donne du nationalisme, affirmant que c’est « avant tout une réponse à une attitude de dédain envers les valeurs traditionnelles d’une société, la réaction à une blessure d’orgueil et à une humiliation ressentie par ses membres socialement les plus conscients, qui déboucherait, le moment venu, sur la colère et l’affirmation de soi ».
Ce nationalisme renvoie à d’âpres souvenirs, qui ont déchiré des générations entières et ont été à l’origine des deux guerres mondiales. Berlin recourt d’ailleurs à l’exemple du nationalisme allemand du 17è siècle, qui voulait défendre la culture germanique face à une culture française omniprésente, mais qui a fini par virer au chauvinisme pendant et après l’invasion napoléonienne.
La présence de l’extrême-droite dans le champ politique ravive aujourd’hui les fissures et les peurs dans la mémoire collective. Ainsi, en Autriche, la communauté juive est sur le  qui-vive suite à cette alliance, improbable il y a 17 ans. « Que le loup nationaliste revête une peau de mouton ne change pas sa nature, seulement son apparence », a estimé son président, Oskar Deutsch.
Hadejah S. MAIGA

À LIRE AUSSI

APPELS D'OFFRES
L’Hebdo - édition du 19/12/2024
Voir tous les Hebdos
Edito
Par KODHO

Pour les humains et pour la planète

La 27ème édition de la Conférence annuelle des Nations unies sur le Climat, la COP27, s'est ouverte il y a quelques jours à Sharm El Sheikh, en Égypte. ...


Lire la suite
JDF TV L'actualité en vidéo
Recevez toute l’actualité

Inscrivez-vous à la Newsletter du Journal d'Abidjan et recevez gratuitement toute l’actualité