Le tribunal de première instance de Rabat a reporté au 30 septembre le procès de la journaliste marocaine Hajar Raissouni, poursuivie pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage ». L'affaire suscite une vague de colère et d'indignation, soulevant des débats sur les libertés individuelles au Maroc et sur les poursuites judiciaires visant les voix critiques. Au cours d'une audience de plus de neuf heures, lundi 23 septembre, les avocats de cette reporter de 28 ans ont plaidé pour son acquittement : « une telle décision montrerait que vous êtes indépendant et la justice en sortira grandie », a déclaré l'un d'eux au juge. Journaliste au quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, Hajar Raissouni risque jusqu'à deux ans de prison en vertu du Code pénal marocain, qui sanctionne les relations sexuelles hors mariage et l'avortement quand la vie de la mère n'est pas en danger. Devant le juge, elle a nié tout avortement, assurant avoir été traitée pour une hémorragie interne, ce que son gynécologue, arrêté et jugé en même temps qu'elle, a confirmé lundi devant le tribunal. Interpellée fin août à l'entrée d'un cabinet médical de Rabat, la journaliste dit avoir été arrêtée par douze policiers, puis « contrainte à faire un examen médical, sans son accord », dans un hôpital.