Au Brésil, le Président Jair Bolsonaro multiplie les controverses avec le corps médical pour remettre le pays au travail.
Dans une vidéo publiée sur Twitter et YouTube, on voit Jair Bolsonaro étreindre des supporters et poser pour des photos à l’intérieur d’une boulangerie et dans la rue.
Ce n’est pas la première fois que le président brésilien sort et rencontre ses partisans pendant la pandémie, ignorant les mesures recommandées par l’Organisation mondiale de la santé. Bolsonaro a comparé le nouveau coronavirus à une « petite grippe » et attaqué publiquement les gouverneurs qui ont pris des mesures de quarantaine, comme à Sao Paulo et Rio de Janeiro, deux des plus grands pôles du pays.
Bolsonaro s’est de plus en plus isolé politiquement en affirmant que l’emploi et l’économie devaient prévaloir et que le Brésil « ne peut pas s’arrêter ». Il a assuré le 12 avril devant des chefs religieux : le coronavirus « commence à disparaître », après un bilan de 99 morts et 1 442 nouveaux cas en 24 heures. « Il semble que ce problème de virus commence à disparaître, mais arrive et frappe fort la question du chômage », a-t-il souligné lors d’une conversation par visioconférence à l’occasion de Pâques, diffusée via son compte Facebook. Bolsonaro a assuré que son gouvernement se concentrait non seulement sur l’arrêt de la progression de la pandémie, mais aussi sur le chômage. Il persiste et signe : il suffit d’isoler les seniors et les personnes à risque et de laisser les autres travailler normalement, au lieu du confinement généralisé en vigueur aujourd’hui. « Croyant en Dieu par-dessus tout », tous ces obstacles seront surmontés.
Son message et ses apparitions publiques sont en contradiction avec les recommandations du ministre de la Santé, Luiz Henrique Mandetta. Le ministre a obtenu le soutien des Brésiliens grâce à des mises à jour quotidiennes sur le coronavirus, remplies de détails techniques et de recommandations d’autorités telles que l’OMS.
Il appelle également au maintien des mesures de quarantaine dans les États les plus touchés, remettant en cause l’approche du Président Bolsonaro. Les villess les plus touchées, Rio de Janeiro et Sao Paulo, subiront de forts pics d’infections et de décès entre fin avril et début mai, avertit le ministre.
Selon l’université John Hopkins, le Brésil comptait 18 176 cas confirmés de Covid-19 et 957 décès à la date du 13 avril 2020.
Boubacar Sidiki Haidara