Le président soudanais Omar el-Béchir a qualifié le 2 avril de « légitimes » les demandes des manifestants qui se rassemblent depuis plus de trois mois, mais affirmé qu'elles étaient exprimées illégalement, causant selon lui plusieurs décès.
« La crise économique a eu un impact sur une grande partie de notre peuple », a déclaré Omar el-Béchir aux députés dans son premier discours au Parlement depuis qu'il a décrété l'état d'urgence à travers le pays, le 22 février.
Le Soudan est le théâtre depuis le 19 décembre de manifestations déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Celles-ci se sont rapidement transformées en un mouvement réclamant la démission de Béchir, au pouvoir depuis 1989.
« Certains sont descendus dans les rues pour exprimer leurs demandes légitimes », a dit le chef de l'Etat, avant d'ajouter que d'autres « ont eu recours à des moyens illégaux et ont détruit des biens ».
Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le début des manifestations. L'ONG Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre de 51 décès. Omar el-Béchir, 75 ans, a exclu de démissionner et a tenté de réprimer la contestation, avant d'instaurer le 22 février l'état d'urgence dans tout le pays pour un an, durée que le Parlement a ensuite réduite à six mois.
B.S.H.