En tournée sur le continent pendant quatre jours, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, entend reprendre la main sur un continent où Israël n’a pas toujours bonne presse. Opération de séduction visant à sortir son pays de l’isolement qui le frappe sur le plan international.
Depuis le lundi 4 juillet, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a entamé une tournée de quatre jours dans quatre pays africains: Ouganda, Kenya, Rwanda et Ethiopie. Une première « depuis des décennies » pour un dirigeant de premier plan de l’État hébreu, comme l’a rappelé M. Netanya- hou dans son discours à Kampala, capitale de l’Ouganda. Voyage particulier pour lui qui, le 4 juillet 1976 à Entebbe (40km de Kampala), perdait son frère, chef du commando ayant mené une opération pour libérer les otages d’un vol reliant TelAviv à Paris. Business surtout Ce sont pas moins de 80 hommes d’affaires qui accompagnent Netanyahou pour cette tournée qui, à en croire nombre d’analystes, permettra à Israël de s’attirer la sympathie des pays africains au sein des organisations internationales, où l’État hébreu prête le flanc aux critiques à cause de son occupation des territoires palestiniens et de ses activités nucléaires. Mais c’est surtout, aux yeux du Premier ministre israélien, un retour « d’Israël par la grande porte » sur ce continent où il s’était mis à dos nombre de pays à cause de ses relations avec l’Afrique du Sud, pendant les heures noires de l’apartheid. Le 4 juillet se déroulait un mini-sommet sur le terrorisme, réunissant les chefs d’État et de gouvernement kenyan, rwandais, éthiopien, sud-soudanais, zambien et malawite, auquel M. Netanyahu a pris part, et au cours duquel il a annoncé qu’Israël renforcera ses relations avec l’Afrique dans les domaines économique, de la coopération, et de la santé, ainsi que sur les questions de sécurité nationale. Hier mercredi 6 juillet, M. Netanyahu était au Rwanda avec lequel Israël a en partage un passé tragique : le génocide de centaines de milliers de leurs citoyens ou coreligionnaires. Pour Jean Karim Fall, spécialiste des questions internationales à France 24, avec cette tournée « Israël passe de l’ombre à la lumière ».
Boubacar Sangare