Le déclin des pollinisateurs inquiète les scientifiques du monde entier, des États-Unis à l’Inde. Selon l’IPBES, 40% des espèces d’abeilles, papillons et autres insectes pollinisateurs sont aujourd’hui menacées. Ce recul fragilise 75% des plantes cultivées dans le monde et pourrait provoquer une baisse durable des productions de fruits, légumes et céréales.
Une étude publiée dans Science Advances estime que les zones tropicales enregistrent jusqu’à 61% de perte de diversité pollinisatrice, sous l’effet combiné du réchauffement climatique, de l’usage massif de pesticides, des monocultures intensives et des vagues de chaleur extrême. Et cette perte s’accélère.
Le Sahel, déjà sous pression alimentaire, est particulièrement vulnérable. Des cultures vivrières comme le mil, le niébé ou l’arachide, encore largement dépendantes de la pollinisation naturelle, pourraient voir leurs rendements chuter.
Face à cette crise mondiale silencieuse, peu de politiques africaines intègrent la protection des pollinisateurs comme enjeu stratégique. Pourtant, sans eux, la sécurité alimentaire régionale pourrait vaciller. La baisse des rendements pourrait aussi aggraver la pauvreté rurale.