Après avoir longtemps nié les faits, le gouvernement chinois a admis ce mardi 16 octobre l’existence d’un programme d’internement de citoyens musulmans dans la province du Xinjiang, au nord-ouest du pays. D’après Pékin, le but est d’éduquer ces internés, essentiellement membres de la communauté Ouïghour, et de leur assurer une « formation professionnelle ». Les pensionnaires suivent des cours de chinois ou perfectionnent leurs compétences techniques. Mais en réalité, au nom de la lutte contre le terrorisme, les autorités y imposent des mesures de sécurité draconiennes : caméras de surveillance omniprésentes, prélèvements d’ADN, ou encore puces GPS obligatoires dans les voitures. Dans un entretien publié mardi 16 octobre par l’agence de presse officielle Chine nouvelle, Shohrat Zakir, le président du Xinjiang, lui-même d’ethnie ouïgour, a défendu ces lieux d’internement, assurant que la région était désormais « en sécurité et stable » grâce à eux. Pékin dit s’inquiéter d’une poussée de l’islamisme radical au Xinjiang, où environ la moitié des quelques 24 millions d’habitants est de confession musulmane.
B.S.H.