Le Vatican a annoncé, ce lundi, le décès du pape François, né Jorge Mario Bergoglio, à l’âge de 88 ans. Premier souverain pontife issu du continent américain et premier jésuite à accéder au trône de Pierre, il s’était imposé, depuis son élection en mars 2013, comme un visage singulier du catholicisme contemporain.
Fils d’un cheminot argentin, formé à la rigueur des sciences avant de s’engager dans la foi, le pape François a incarné une Église au service des pauvres, fidèle à la parole évangélique et ouverte aux marges du monde. Malgré une santé fragile, il exerçait encore dimanche sa bénédiction « Urbi et Orbi ». Ce lundi, le cardinal Kevin Farrell a confirmé la nouvelle en ces termes : « L’évêque de Rome est revenu à la maison du Père ».
Son pontificat fut celui des ruptures assumées et des gestes incarnés : en 2013, il se rend à Lampedusa pour alerter sur la tragédie migratoire ; en 2020, il prie seul sous la pluie sur une place Saint-Pierre déserte, image saisissante d’un monde confiné. Il demanda pardon au nom de l’Église au Canada pour les abus infligés aux peuples autochtones.
Homme de dialogue, artisan d’une Curie plus transparente, il plaida sans relâche pour une Église synodale, moins hiérarchique, plus fraternelle. Défenseur de l’environnement, des exclus et du vivre-ensemble, il laisse en héritage une foi incarnée, ancrée dans le réel et tournée vers l’autre.
Douze ans après sa première apparition à la loggia de la basilique Saint-Pierre, le monde perd un guide spirituel, l’Église son pasteur, les oubliés un frère.
Siondenin Yacouba Soro