Attendu le 18 avril puis le samedi 23 avril, Riek Machar, ancien chef rebelle, est finalement arrivé à l’aéroport de Juba après deux années d’exil. Il a immédiatement prêté serment pour reprendre ses fonctions de viceprésident du Sud-Soudan, le plus jeune État du monde, un poste qu’il avait abandonné en 2014 pour se lancer dans la rébellion. Le retour de cet opposant juré de Salva Kiir, l’actuel chef de l’État, a été souhaité par les États Unis, parrain du Sud-Soudan, et mené sous la houlette des Nations unies. En effet, pour Washington, les deux leaders politiques devaient s’accorder afin de permettre à leur population « de guérir de ses blessures » du fait de la guerre civile partie de Juba pour s’étendre à tout le pays, avec une connotation ethnique, Machar et Kiir appartenant aux deux principaux groupes humains du pays, Nuer et Dinka. Ce retour devrait donc permettre aux deux dirigeants de faire fi de leur égo afin de s’entendre et former un gouvernement d’union nationale. Mais pour cela, le dépôt des armes dans les deux camps demeure un préalable. Un premier pas que ni l’un ni l’autre ne veut se risquer pour l’instant à franchir.
Ange TIÉMOKO