Le Parti de la Justice et du Dveloppement (PJD) fait vaciller le dbat dmocratique au Maroc en dposant une proposition de loi visant exclure les binationaux des postes ministriels. Cette initiative, discute le 30 avril 2025 en commission parlementaire, sattaque aux fondements de linclusivit politique. Elle entend modifier la loi organique n065-13 pour conditionner lentre au gouvernement la dtention exclusive de la nationalit marocaine.
Pour Abdessamad Haiker, député du PJD, le gouvernement doit être « exclusivement marocain ». Une position qui suscite une vive controverse, tant elle sonne comme une mise à l’écart des Marocains du monde, pourtant pilier essentiel du développement national. Transferts de fonds, expertise, engagement : leur contribution est inestimable.
Des députés de la majorité dénoncent une manœuvre populiste aux relents identitaires. L’ancien conseiller Omar El Mourabet, installé en France, fustige une « grave erreur » visant à disqualifier certains profils, comme l’ex-ministre Abdellatif Miraoui. La démarche, jugée rétrograde, risque d’aliéner une diaspora attachée au pays et à ses valeurs.
Au-delà de l’affront juridique fait à la Constitution de 2011, c’est une certaine idée de la citoyenneté qui vacille. Être Marocain, ce n’est pas une exclusivité administrative : c’est un lien vivant, nourri de culture, de loyauté et de projets communs. En excluant les binationaux, le Maroc pourrait bien tourner le dos à l’avenir qu’il ambitionne.
Siondenin Yacouba Soro