C’est une augmentation colossale de budget pour les armées françaises qui est discutée depuis le lundi 22 mai à l’Assemblée française avec la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030. 413 milliards d’euros, soit une augmentation de 40% par rapport à la précédente loi (295 milliards d’euros), qui elle-même était en augmentation par rapport à la précédente, déjà en forte progression.
L'effort est principalement porté sur la défense solaire, le cyber, le spatial et le renseignement. Parmi les grands programmes figurent 109 canons Caesar de nouvelle génération mais aussi 2 300 blindés Scorpion, 3 000 drones, un hôpital de campagne, de nouveaux Rafale et le lancement du projet de construction d'un nouveau porte-avions à propulsion nucléaire, avec un objectif de première mise à l'eau en 2036, avant une mise en service à l'horizon 2040. Il faut également noter l'objectif d'emploi de 275 000 militaires et civils (hors réservistes). La LPM entend aussi remédier à des faiblesses mises en lumière par le conflit en Ukraine, notamment pour augmenter les stocks de munitions (16 milliards d'euros) ou les dispositifs de défense sol-air (5 milliards). Le retour de la guerre en Europe est d’ailleurs l’un des facteurs-clés par lesquels la Défense explique ce budget en hausse. Des analystes observent que la France, depuis trente ans, n'avait jamais mis autant d'argent sur la table pour ses armées. L’Exécutif français accélère depuis ces dernières semaines afin de renforcer leurs capacités. Début mai, les armées ont bouclé la dernière phase d’Orion, le plus grand entraînement au combat simulé par l'armée française depuis trois décennies. Quelque 12 000 soldats, dont 1 700 en provenance de 14 pays alliés, ont participé à la phase 4 d'Orion, avec à leur disposition 2 000 véhicules et blindés, 40 hélicoptères et une centaine de drones. Selon des experts, la France ne peut mener seule une « guerre à haute intensité », d’où la nécessité selon eux de se renforcer et de trouver des alliés. L’un des objectifs de la France, d’après certains médias, est de rattraper un peu son retard face à d’autres grandes puissances. Sur le plan nucléaire, la France dispose de 290 à 300 ogives nucléaires, ce qui en fait la quatrième puissance au monde dans ce domaine, derrière la Chine et ses 350 ogives et loin derrière les États-Unis (5 428) et la Russie (5 977).
Boubacar Sidiki Haidara