Ce mercredi 9 octobre 2024, près de 17 millions d’électeurs mozambicains sont appelés à élire leur prochain président, ainsi que les membres du Parlement et des assemblées provinciales. Ces élections se déroulent dans un climat de méfiance, l’opposition craignant des fraudes similaires à celles des précédents scrutins.
Le Front de libération du Mozambique (Frelimo), parti au pouvoir depuis un demi-siècle, est largement pressenti pour conserver sa domination. Daniel Chapo, ancien présentateur de télévision, est le candidat désigné par le Frelimo. Pourtant, la véritable surprise de cette élection pourrait venir de Venancio Mondlane, un candidat indépendant, charismatique et populaire auprès de la jeunesse, qui pourrait bouleverser la dynamique politique.
Les enjeux de ce scrutin sont énormes pour le Mozambique. Le pays est embourbé dans une situation économique difficile, accentuée par des attaques jihadistes dans le nord qui ont paralysé un projet gazier de 20 milliards de dollars mené par TotalEnergies. En outre, plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées en raison de l’insurrection, tandis que des millions d'autres souffrent de pénuries alimentaires dues à des sécheresses récurrentes.
Le président sortant, Filipe Nyusi, a voté tôt dans la journée et a appelé au calme, invitant les électeurs à éviter tout comportement menaçant. Il a également exhorté à ne pas annoncer les résultats avant l'heure officielle. Les élections locales de 2023, entachées de fraudes, continuent de peser sur la confiance des citoyens dans le processus électoral.
Alors que le pays espère un vote transparent, cette élection pourrait redéfinir l'avenir politique du Mozambique, dans un contexte marqué par des défis économiques et sécuritaires majeurs.
S.S.Y