Près de 140 personnes ont péri en trois jours dans des affrontements entre tribus rivales au Darfour, au Soudan, les violences les plus sanglantes depuis la signature en octobre d'un accord de paix entre le gouvernement et certains groupes rebelles. Cette recrudescence des violences intervient un peu plus de deux semaines après la fin au Darfour de la Mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine (Minuad), une opération présente depuis 13 ans dans cette vaste région de l'ouest du Soudan minée par l'instabilité. Lundi 18 janvier, des affrontements ont eu lieu dans l'État du Darfour-Sud, où des hommes « de la tribu arabe des Rizeigat, à bord de véhicules, de motos et de chameaux ont lancé une attaque contre le village de Saadoun », fief de la tribu Fallata, a indiqué Mohamed Saleh, un chef de la tribu Fallata. Les autorités ont imposé un couvre-feu au Darfour-Ouest et le Premier ministre Abdallah Hamdok y a envoyé une délégation de « haut rang » pour tenter de rétablir l'ordre. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé aux autorités soudanaises « de déployer tous les efforts pour parvenir à une désescalade de la situation, mettre un terme aux combats, restaurer l'ordre et la loi et assurer la protection des civils », selon son porte-parole.
B.S.H.