Le Ghana, bastion de démocratie en Afrique de l’Ouest, a une fois de plus démontré sa maturité politique. John Dramani Mahama, candidat de l’opposition et figure emblématique du Congrès National Démocratique (NDC), a remporté l’élection présidentielle face à Mahamudu Bawumia, vice-président sortant du Nouveau Parti Patriotique (NPP). Cette victoire historique marque le retour au pouvoir de Mahama, déjà président de 2013 à 2017, et souligne une alternance pacifique ancrée dans les traditions politiques du pays.
Le scrutin, tenu dans un contexte économique tendu, a été largement influencé par la crise de la dette, l’inflation galopante et les difficultés financières des ménages. Malgré des efforts pour stabiliser certains indicateurs macroéconomiques, le bilan économique du président sortant Nana Akufo-Addo a été sévèrement critiqué. Les électeurs ont exprimé leur mécontentement face à la baisse du pouvoir d’achat et au chômage endémique, ouvrant la voie au retour de Mahama.
La victoire du NDC ne s’est pas limitée à la présidentielle : le parti a également pris le contrôle du Parlement, consolidant ainsi son mandat pour les années à venir. En revanche, le NPP a subi sa plus lourde défaite depuis 1996, peinant à franchir la barre des 45 % des suffrages.
Alors que le pays attend les résultats définitifs, Mahama s’est engagé à réformer l’économie et à lutter contre la corruption. Avec sa vice-présidente Jane Naana Opoku-Agyemang, première femme à ce poste, il incarne une nouvelle dynamique que les Ghanéens espèrent porteuse de changement.
Siondenin Yacouba Soro