Depuis un certain temps, la guerre à Gaza a pris un tournant dramatique. Récemment, Yasser Abu Shabab, ancien prisonnier dans l’enclave, a été libéré à la suite d’une frappe aérienne israélienne. Il dirige désormais une milice armée nommée Anti-Terror Service et active dans le sud de Gaza, notamment autour de Rafah et du corridor de Kerem Shalom. La situation reste donc tendue autour de Rafah.
Ce groupe, soutenu officieusement par Israël, est utilisé pour traquer les membres du Hamas. Il agit en marge de la chaîne de commandement militaire, avec peu de contrôles. Pillages, extorsions et violences contre les civils sont signalés. Des convois humanitaires sont interceptés, plusieurs chauffeurs ont été tués ou blessés et l’aide reste bloquée aux frontières.
Ce recours à des milices non encadrées soulève de graves questions juridiques. En tant que puissance occupante, Israël est tenue par le droit international humanitaire de garantir la protection des civils et l’accès aux secours.
Alors que la France et l’Arabie saoudite co-organisent un sommet à l’ONU sur la solution à deux États à partir du 17 juin, la situation sur le terrain est hors de contrôle. Pour les Gazaouis, la priorité reste l’accès à la nourriture et à la sécurité, non les promesses diplomatiques.