Après la Guinée et la Côte d’Ivoire, c’est au tour du Burkina Faso d’élire son Président de la République, ce dimanche 22 novembre. 13 candidats sont en lice, dont le Président sortant Roch Marc Christian Kaboré, qui brigue un second mandat.
Sécurité est le mot qui revient le plus dans cette élection. L’enjeu sécuritaire est au centre des attentions et plusieurs candidats attaquent le Président Kaboré sur cette question. Son principal adversaire, Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition, battu en 2015 par Kaboré, a infligé la note de 0 sur 20 à lutte contre l’insécurité lors d’un meeting de campagne le 15 novembre. « L'action militaire seule n'a jamais pu vaincre le terrorisme, où que ce soit dans le monde. Nous le voyons en Afghanistan avec les Talibans. Ils n'ont pas réussi à les éradiquer par une action militaire. Cela signifie donc que d'autres actions sont nécessaires parallèlement », a soutenu Diabré, ouvrant la voie à des négociations avec les terroristes s’il était élu. Le 11 novembre, 14 soldats ont été tués dans une embuscade à Tin Akoff, proche de la frontière nigérienne, dans l'une des plus importantes mais désormais régulières attaques contre l'armée burkinabè. « Nos adversaires et nos ennemis ont tout fait pour que nous plions les genoux. Mais, comme je l’ai dit et répété, courber l’échine n’est pas burkinabè », a rétorqué Roch Marc Christian Kaboré cette semaine. Il a ajouté que son pays menait un combat asymétrique contre les forces du mal. « Il a fallu nous réorganiser, organiser l’armée pour nous adapter à ce type de combat ». L’approche militaire est l'option privilégiée face aux attaques. Fin 2019, le pouvoir avait vouloir armer et recruter des civils (les Volontaires pour la défense de la patrie, VDP), pour aider les forces de sécurité dans la lutte anti-terroriste. Mais les exactions des terroristes, souvent mêlées aux conflits intercommunautaires, ont fait plus de 1 200 morts dans le pays (majoritairement des civils) et un million de déplacés depuis 2015.
Second tour décisif
Kaboré et ses partisans visent une victoire dès le premier tour de l’élection, afin de s’éviter un second tour en forme d’union sacrée contre eux. En août, des acteurs de l’opposition, dont plusieurs sont candidats à la présidentielle, ont signé un accord politique pour apporter leur soutien au candidat qui défiera Kaboré au second tour. La présidentielle 2020 est couplée avec les législatives.
Boubacar Sidiki Haidara