A l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, le président français a évoqué le cas des deux détenus français en Iran.
C’est une affaire qui captive la France mais également la communauté internationale. La détention de deux chercheurs français en Iran depuis plusieurs mois. Ce mardi à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, le président Emmanuel Macron a réclamé dans un tweet, la libération "sans délai" des deux chercheurs français, Fariba Adelkhah et Roland Marchal, détenus en Iran depuis juin. « En cette Journée internationale des droits de l'homme, je pense à Fariba Adelkhah et Roland Marchal, nos compatriotes détenus en Iran, et à leurs familles. Leur emprisonnement est intolérable. Ils doivent être libérés sans délai. Je l'ai dit au Président Rohani, je le répète ici », a tweeté le chef de l'État français. Selon l'agence semi-officielle iranienne ISNA, la justice iranienne vient de renvoyer devant un tribunal de Téhéran une demande de libération sous caution des deux universitaires français détenus en Iran depuis six mois. L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme et directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, et son collègue Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l'Afrique et chercheur au même institut, sont accusés d'espionnage et M. Roland de « collusion contre la sécurité nationale ». Citant leur avocat, Saïd Dehghan, ISNA rapporte qu'une demande de libération sous caution présentée pour les deux chercheurs a été approuvée par un juge mais que le parquet a fait appel de la décision. « La caution pour mes clients avait été fixée et le juge avait accepté leur libération sous caution », a déclaré Me Dehghan, à l'agence. Mais le parquet « a contesté » et la demande de libération sous caution « doit être renvoyée devant un tribunal compétent » pour trancher ce genre de litige, « en l'occurrence le tribunal révolutionnaire », de Téhéran, a-t-il ajouté. L'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, a accusé Paris « d'interférence inacceptable » dans ses affaires domestiques après que le gouvernement français a tenté d'obtenir un accès à Mme Adelkhah. « Les Français ne doivent pas oublier que l'Iran est souverain et indépendant », a écrit mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Abbas Moussavi, sur Twitter. « Notre gouvernement et notre système judiciaire n'accepteront jamais le moindre conseil de qui que ce soit », ajoute-t-il, sans faire référence explicitement aux propos de M. Macron, «et pour nous, (toute) ingérence dans les Affaires intérieures de l'Iran est inacceptable ».
Raphaël TANOH