Sous pression judiciaire et politique, le ministre de la Justice et Garde des sceaux de la République Démocratique du Congo, Constant Mutamba, a présenté sa démission au président Félix-Antoine Tshisekedi, mardi 17 juin.
Cette annonce intervient alors que l’Assemblée nationale venait tout juste d’approuver l’ouverture de poursuites judiciaires à son encontre. Constant Mutamba est soupçonné d’avoir détourné 19 millions de dollars américains, initialement destinés à la construction d’un établissement pénitentiaire à Kisangani, dans la province de la Tshopo. Le budget total du projet s’élevait à environ 40 millions de dollars.
Dans son réquisitoire, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, souligne que les explications fournies par le ministre lors de ses auditions ont davantage conforté les soupçons de malversation. « Les éléments apportés par le ministre n’infirment aucunement les faits qui lui sont reprochés. Au contraire, ils consolident l’intention manifeste de détourner des fonds publics », note le document.
Conformément à l’article 166 de la Constitution congolaise, tout membre du Gouvernement mis en accusation par l’Assemblée nationale est tenu de démissionner. Constant Mutamba devient ainsi l’un des rares ministres à quitter ses fonctions sous le coup d’une procédure pénale.
Siondenin Yacouba Soro