Absent de son pays depuis un peu plus de deux mois, Ali Bongo, le Président gabonais, a quitté Rabat, où il était en convalescence, pour son pays, où il a participé le mardi 15 janvier à une cérémonie de prestation de serment.
Rentré du Maroc, où il était en convalescence après un AVC, le Président gabonais Ali Bongo Ondimba a assisté le 15 janvier à la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement. Mais, le Conseil des ministres prévu pour le même jour a été annulé.
Une semaine après la tentative de putsch perpétrée par des éléments de la Garde républicaine, qui dénonçaient l’instrumentalisation du chef de l‘État, les 38 membres de la nouvelle équipe gouvernementale ont juré de se mettre au service de la Nation devant le Président de la République. La cérémonie de prestation devrait dissiper toutes les interrogations, voire les doutes, quant à la capacité du dirigeant gabonais de gérer son pays. « C‘était très émouvant de le voir, je n’ai pas d’autres mots », a laissé entendre Nanette Longa-Makinda, porte-parole du gouvernement. Mais il lui faudra certainement quelques mois encore pour recouvrer la plénitude de ses aptitudes physiques. Un autre ministre considère toutefois qu’une page s’est définitivement refermée. « Le Président a certes encore quelques séquelles. Mais les médecins ont dit que tout cela n’était que temporaire. Le plus important est qu’il soit en pleine possession de ses facultés intellectuelles ». Il ajoute, tançant l’opposition, qu’il avait jugé « ridicule » le débat sur l’empêchement du chef de l’État, avant d’enfoncer le clou : « le Président préside avec sa tête et non avec ses pieds ». Aucune explication officielle n’a d’ailleurs été donnée en ce qui concerne l’annulation du conseil des ministres prévu après la prestation de serment. La presse, quant à elle, n’a pas été autorisée à accéder à la salle et la réunion n’a pas été retransmise en direct sur les médias publics. Selon des sources proches de la présidence, des images devraient être diffusées par ses services. À Libreville, un seul conseil des ministres s’est tenu depuis fin octobre et la période de flottement des institutions a pris fin mardi matin. Le Gabon, petit pays pétrolier, est dirigé depuis 1967 par la famille Bongo. À Omar, Président jusqu’à sa mort en 2009, a succédé Ali, réélu en 2016 lors d’un scrutin controversé et émaillé de violences.