Le Gabon s’est dit « disposé, le moment venu » à recevoir une mission de l’Union africaine (UA), qui a annoncé samedi l’envoi d’une « mission d’information et d’écoute » à Libreville concernant la santé du chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, hospitalisé.
Dans un communiqué paru dans la presse mardi, le gouvernement s’étonne « des voies étonnamment inhabituelles » de l’annonce de l’UA, en indiquant que la réception de la mission pourra se faire « à une date qui sera convenue » par les deux parties.
La « solidité des institutions gabonaises n’est plus à prouver » et « la décision de la Cour constitutionnelle, rendue le 14 novembre » témoigne de « leur fonctionnement normal et régulier », précise le communiqué, signé du ministre des Affaires étrangères, Régis Immongault.
Samedi 17 novembre, lors de l’ouverture d’un sommet à Addis Abeba (Éthiopie), l’UA a annoncé qu’une mission serait dépêchée « dans les meilleurs délais » à Libreville, indiquant être attachée au « strict respect de l’ordre constitutionnel ».
La Cour constitutionnelle a modifié mercredi la Constitution afin de faire face à « l’indisponibilité temporaire » du Président Bongo. Elle a notamment autorisé le Vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, à « convoquer et à présider un Conseil des ministres ».
Avant d’être modifiée, la Constitution gabonaise stipulait que seul le Président pouvait autoriser son Vice-président à organiser un Conseil des ministres. Ce dernier, le premier depuis l’hospitalisation d’Ali Bongo, s’est tenu le vendredi 16 novembre.
Dans la foulée, l’opposition et la société civile ont dénoncé « un coup de force » et « un coup d’État constitutionnel » opérés par la présidente de la Cour, Marie-Madeleine Mborantsuo. «Pour modifier la Constitution, il faut un référendum ou que le Parlement se réunisse en congrès. La Constitution ne convient pas, alors ils la changent à leur guise. C'est un coup d'État », a déclaré Jean- Gaspard Ntoutoume Ayi de l'Union Nationale, un parti d’opposition.
M. Bongo est depuis le 24 octobre en Arabie saoudite, où, selon Libreville, il se trouve « dans une phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques », à la suite d’un malaise. Toutefois le flou persiste. Une source étrangère a affirmé début novembre à l’AFP que M. Bongo avait subi un accident vasculaire cérébral (AVC). De quoi alimenter les spéculations, notamment après le décès de son père, Omar Bongo, en 2009, d’abord nié par les autorités gabonaises.
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