Au pouvoir depuis 1979, Teodoro Obiang NGuema est candidat à sa propre succession. De l’avis général, le fauteuil de président ne devrait pas lui échapper. Encore un autre scrutin sans suspense.
Initialement prévue pour novembre 2016, c’est finalement dimanche 24 avril que s’est tenue une élection présidentielle qui oppose le président sortant, Teodoro Obiang Nguema, à six candidats de l’opposition, qui ne pèsent pas lourd car réduits au silence, et dont la plus plupart ne bénéficient que d’une notoriété très relative. Arrivé au pouvoir après avoir déposé en 1979 son oncle Francisco Macias Nguema, celui qui a battu le record de longévité au pouvoir en Afrique est à la tête d’une coalition de dix partis, alliés au Parti démocratique de Guinée Équatoriale (PDGE) au pouvoir. À 73 ans, il a confié à l’AFP le jour même du vote, sa certitude de gagner le scrutin : « Je ne peux pas dire le pourcentage, mais on va gagner ». Ce qui ne surprend guère, car l’on se souvient qu’en 2009, M. Obiang Nguema avait remporté la présidentielle avec 95,37% des suffrages.
« Moi ou le chaos »
Pour ce scrutin qui s’est déroulé dans le calme, les partis d’opposition, réunis au sein de la coalition Front de l’opposition démocratique (FOD), avait appelé au boycott avant le début de la campagne, fin mars, arguant que le résultat était connu d’avance et que le président sortant l’emporterait grâce aux « fraudes et irrégularités déjà préparées. » D’ailleurs, à l’orée de la campagne présidentielle pour sa réélection, Teodoro Obiang Nguema avait invité les Équato-Guinéens à choisir entre lui et « le désordre », se présentant comme la seule alternative pour le pays. La Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), principal parti de la coalition d’opposition, qui est le seul à avoir un député et un sénateur au Parlement, a fait savoir qu’il ne reconnaîtra pas le président issu du scrutin. Les résultats, prévus pour aujourd’hui jeudi 28 avril, devraient donc sans suspense entériner la réélection du président, dont le régime est en permanence dénoncé par les organisations de défense des droits de l’Homme et dont le fils reste empêtré dans l’affaire des « bien mal acquis » en France.
Boubacar SANGARE