Plus d’une décennie après l’apogée de l’État Islamique, la justice française ouvre un procès qui ravive les souvenirs d’un des chapitres les plus sombres du terrorisme contemporain. Depuis le 17 février 2025, Mehdi Nemmouche, déjà condamné à la perpétuité pour l’attentat du Musée juif de Bruxelles, comparaît devant la Cour d’assises de Paris.
Accusé d’avoir torturé des otages français en Syrie en 2013, il fait face aux témoignages de Didier François, Édouard Elias, Pierre Torres et Nicolas Hénin, des journalistes anciens prisonniers de l’EI.
Entre 2011 et 2016, 5 000 à 6 000 Européens, dont 1 300 Français, avaient rejoint les rangs de l’organisation terroriste au Levant. Parmi eux, près de 10% de femmes, endoctrinées et parfois complices des exactions.
Ce procès s’inscrit dans une dynamique plus large. À travers l’Europe, d’autres anciens jihadistes attendent leur jugement, tandis que le débat sur le sort des revenants reste vif. Ainsi, entre justice ou réhabilitation, répression ou déradicalisation, l’Europe cherche encore une gestion pérenne de ces « fantômes du Califat ».