Inégalités mondiales : L’avantage discret des pays riches documenté

Ces dernières semaines, un rapport remis au G20 et une étude du World Inequality Lab ont ravivé le débat sur la concentration de la richesse au sommet. Ils montrent comment une partie de la valeur produite dans les pays pauvres continue de remonter vers les économies les plus riches.

Le World Inequality Lab a publié le 9 décembre un nouveau bilan sur la répartition de la richesse entre pays à hauts revenus et pays pauvres. Ce centre de recherche, basé à la Paris School of Economics, coordonne un large réseau de chercheurs. Il gère aussi la principale base de données mondiale sur les inégalités de revenus et de patrimoine, la World Inequality Database. Ses travaux décrivent un mécanisme discret mais puissant : les pays dont la monnaie est jugée sûre peuvent s’endetter à faible coût et attirer l’épargne internationale dans des proportions que les pays du Sud ne peuvent pas égaler.

Selon les calculs du laboratoire, l’équivalent d’environ 1% du produit intérieur brut mondial quitte chaque année les pays les plus pauvres pour les pays les plus riches. Ce flux passe par les intérêts de la dette, les revenus d’investissements et les réserves de change placées en dollars ou en euros. Autant de ressources qui ne financent ni écoles, ni hôpitaux, ni infrastructures dans les pays du Sud, mais qui renforcent la position financière des économies déjà dominantes. Ce mouvement prolonge sous des formes nouvelles des rapports de force anciens dans l’économie mondiale.

Ces déséquilibres entre pays ont aussi leur pendant au niveau des personnes. Le rapport global sur les inégalités dirigé par l’économiste Joseph Stiglitz et fondé sur les séries du World Inequality Lab apporte cet éclairage. Il montre qu’entre 2000 et 2024 le 1% le plus riche de la population mondiale a capté 41% de la richesse nouvelle créée, contre 1% pour la moitié la plus pauvre. En moyenne, une personne membre de ce 1% a vu son patrimoine augmenter d’environ 1,3 million de dollars sur la période, contre 585 dollars pour une personne parmi les 50% les plus modestes.

Face à ce constat, les auteurs proposent la création d’un panel international permanent sur les inégalités, sur le modèle du GIEC, pour suivre les données et guider les décisions publiques. Ils prônent aussi une fiscalité plus exigeante sur les très grands patrimoines et des transferts mieux ciblés. Selon eux, le 1% de la production annuelle des pays riches suffirait à doubler les budgets des États les plus pauvres.

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