A l’instar de l’Union européenne, dont le budget annuel lui permet de couvrir le financement de toutes les institutions européennes, l’Afrique est déterminée à pouvoir voler de ses propres ailes.
Le budget de l’Union européenne (UE) adopté pour l’année 2017, s’élève à l’équivalent de 10 200 milliards de francs CFA. Un budget sur lequel les pays membres s’accordent sur le montant et les modalités de financement plusieurs années à l’avance. Et ce budget, contrairement à celui de l’Union africaine (UA), 758 milliards en 2017, reste axé sur des priorités visant à stimuler la croissance, la création d’emplois, en particulier pour les jeunes, et à lutter contre la crise migratoire qui fait rage en Europe.
Source de financement L’Union africaine parviendra-t-elle à marcher dans les pas de l’Union européenne ? Il lui faudra sans doute du temps. Comptant 28 pays membres, l’UE a choisi d’axer sa politique d’autofinancement sur de trois types de ressources constituant environ 98% de son budget. Il s’agit des ressources propres traditionnelles, qui sont principalement les droits de douane sur les importations en provenance de pays hors UE et les cotisations sur le sucre. Elles représentent autour de 11% du total des recettes de l’Union. C’est d’ailleurs sur la base de cette expérience que l’UA a décidé de mettre en place son nouveau mécanisme, une taxe sur les importations hors Afrique, qui constituerait l’essentiel de son financement, alors qu’aujour’hui, 73% de son budget est apporté par l’extérieur. Pour l’UE, l’autre source de financement repose sur la ressource propre, à travers un taux uniforme prélevé sur le Revenu national brut (RNB) de chaque État membre. Cette ressource est d’ailleurs la plus importante de l’UE, pour environ 92,7 milliards d’euros. Troisième source, les impôts, prélevés sur les rémunérations du personnel des institutions européennes, les contributions de pays non membres de l’UE à certains programmes, ainsi que les amendes infligées aux entreprises qui outrepassent les règles de concurrence ou d’autres règlementations imposées.
Compensation ? Alors que le problème de participation de chaque pays à l’indépendance financière de l’UA se pose déjà, la question a déjà trouvé réponse en Europe. En effet, dans le passé, certains pays ont estimé que leur contribution au budget était excessive, comparée à celles d’autres pays. Des mesures, selon les textes de l’UE, ont alors été prises pour corriger ces déséquilibres notamment avec le Royaume Uni qui est remboursé à hauteur de 66 % de la différence entre sa contribution et ce qu'il reçoit en retour du budget. De quoi inspirer les gros contributeurs de l’Union africaine, qui ne verraient pas d’un mauvais œil la réduction de leur contribution.
Anthony NIAMKE