Opération mains propres: Rien de neuf

La dernière opération mains propres remonte à 2008 et concernait les barons de la filière cacao. Après un long procès, ces derniers ont été condamnés pour la plupart. Et d’Houphouet Boigny à Laurent Gbagbo, ses opérations n’ont pas toujours permis une mise en lumière.

Entre 1970 et 1980 des militants Parti démocratique de Côte-d’Ivoire (PDCI) en rupture de ban ou en disgrâce  était jeté en pâture par un Félix Houphouët Boigny afin de se remettre en selle. L’on parlera plus tard de « faux complots. »  Ces derniers perdaient leurs postes sans véritablement être inquiétés par la justice et certains étaient même réhabilité des années après sans autres formes de procédure. Sous l’ère de Henri Konan Bédié, seul un directeur général, celui du Trésor est arrêté pour détournement de deniers publics. Là encore il convient de préciser que le malheureux directeur a eu maille à partir avec de grosses pontes du système.

Evolution Août 2007, le procureur de la République est instruit pour voir de près ce qui se passe dans La filière café cacao et ce, à la suite d’un rapport de la Banque mondiale chiffrant à près de 400 milliards de franc CFA le montant des malversations dans la filière café-cacao de 2001 à 2006. L’enquête rondement menée pendant 11 mois livre enfin ses résultats en juin 2008. Mais pour la première fois, les directeurs généraux arrêtés, membres ou sympathisants du parti au pouvoir, ne sont pas entrés en dissidence avec l’idéologie prônée par le Front populaire ivoirien (FPI), au pouvoir.  Selon le procureur de la République, Raymond Tchimou, ces personnes ont été arrêtées pour « détournement de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture privée de banque ou de commerce. »  En juin 2010, Laurent Gbagbo remet le couvert, cette fois dans l’administration. Paul David­ N’Zi, son directeur de cabinet, auditionne les directeurs généraux de sociétés d’État et des directeurs centraux de l’administration. De leur côté, les services de l’Inspection de l’État, rattachés à la présidence, lancent des audits dans plusieurs secteurs de l’administration. Parmi les premières victimes Jean Likané, directeur de la Société de développement des mines (SODEMI) et une dizaine de hauts cadres de la fonction publique, dont le directeur général de l’École nationale d’administration (ENA).  Les pratiques de détournement de fonds, de prévarication et de mauvaises gestions sont devenues si récurrentes qu’elles ont fini par s’incruster dans les habitudes des ivoiriens. Voler, détourner les deniers publics se transforme souvent en règle de gestion des affaires publiques. La lutte contre la corruption dans un tel contexte aura toujours la peau dure.

Yvan AFDAL

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