Universités publiques : Le monstre dort…

Jusqu’à fin 2016, la violence au sein de nos universités avait atteint un niveau qui rappelait celui d’avant les élections de 2010. La relative accalmie qui règne actuellement dans ces établissements supérieurs publics ne rassure pourtant pas.

Depuis la mort de l’étudiant Roland Allaba, en juin dernier à l’université de Cocody, suivie de la signature de la charte Tchiffi Zié au mois d’août, un vent nouveau souffle sur les campus. Jadis lieux de bagarres et de meurtres, c’est désormais à des temples de connaissances que l’on a affaire. Les récents faits rapportés par les étudiants sont de simples brutalités survenues à la suite de l’attribution des résidences universitaires, il y a quelques semaines.

Changer d’image Le mois dernier, après son élection à la tête de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), Saint-Clair Alla, le Secrétaire général, a même parlé d’œuvre de paix allant dans le sens de la rénovation. La FESCI, qui était jusque-là citée comme le principal instigateur de la violence universitaire, veut en effet mobiliser la communauté de l’enseignement supérieur pour la rénovation du lycée technique d’Abidjan, en ruines. « Aujourd’hui, Dieu merci, la violence a baissé. Mais il faut continuer le travail. Nous voulons éradiquer ce comportement dans les universités, dans les lycées et collèges. C’est pour cela que nous annonçons un mandat Zéro violence », peut même se réjouir le leader du syndicat le plus influent du système scolaire et universitaire. « Aujourd’hui, si une certaine accalmie règne au sein de nos universités, c’est aussi et surtout parce que la FESCI a réussi à étouffer tous les autres associations d’élèves et d’étudiants qui lui faisaient face », explique Charles Kisito Fangma, Président du Comité des résidents de Cocody. Une réalité qui fait dire à Claude Kadio Aka, Président de l’Organisation des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (OPEECI), « nous pensons que ce que nous vivons c’est une paix apparente. À la moindre étincelle, les choses peuvent s’embraser ». Et, tressaillit Claude Kadio, « nous sommes à la veille de l’élection présidentielle ». Saint-Clair Alla a vite fait de balayer ces craintes du revers de la main. « Demander à un étudiant de ne pas faire de politique est impossible. Cependant, nous exigeons qu’ils respectent la déontologie de notre mouvement. Quand vous êtes dans la FESCI, il vous est formellement interdit d’aller faire de la politique au nom de la structure. Mais vous pouvez être membre d’un parti », explique-t-il, en réitérant qu’il ne saurait se faire manipuler. Mais les récentes grèves au sein de l’université de Cocody ont démontré que la violence n’était pas seulement l’affaire des étudiants.

Raphaël TANOH

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