Depuis la fermeture des espaces de réjouissance et l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, certains Ivoiriens ont du mal à rentrer dans le rang.
Le 2 avril dernier, les Ivoiriens ont été consternés d’apprendre, à travers les déclarations du ministre de la Santé et de l’hygiène publique, que certaines personnes venues de l’extérieur du pays et qui avaient promis s’auto-confiner n’avaient pas respecté leur parole. Deux d’entre elles se sont rendues, d’après Dr Aka Aouélé, à Korhogo et à Duékoué. Mais ces personnes ont été retrouvées et ramenées à Abidjan pour y subir des tests. Un cas qui rappelle le malheureux épisode de l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS), où des voyageurs venus de l’extérieur avaient refusé de se faire confiner et étaient tranquillement rentrés chez eux. Il y a quelques jours, plusieurs personnes ont saccagé du matériel sanitaire à Yopougon BAE, pour s’opposer à l’installation supposée d’un centre d’accueil des malades du Covid-19. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en Côte d’Ivoire l’état d’esprit de la population vis-à-vis des règles établies laisse quelque peu à désirer. Et, très souvent, la frontière entre l’incivisme et l’ignorance est ténue. Depuis la fermeture des espaces de rassemblement et l’instauration de l’état d’urgence, une frange de la population ivoirienne s’est mise en marge des mesures de sécurité prises pour limiter la propagation du coronavirus. Dans certains quartiers, ce ne sont pas les occasions qui manquent pour se retrouver en groupes : boîtes de nuit en catimini, mariages dans les cours à plus de 50 personnes, marchés sans barrières de sécurité, etc…
Accompagnement
« Nous avons constaté que, dans de nombreux secteurs, les Ivoiriens font n’importe quoi. Ils ne suivent pas les mesures. Avec les transports en commun, par exemple, nous allons faire des propositions et voir d’un commun accord leur application. Pour les commerces, nous allons demander la fermeture de magasins non essentiels dans cette période, comme la vente de vêtements », a affirmé le Président de la FICR. De son côté, Claude Kadio Aka, Président de l’Organisation des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (OPEECI), appelle la communauté à respecter les mesures d’hygiène pour éviter la propagation du coronavirus. « Nous demandons aussi à l’État que les mesures d’accompagnement soient conséquentes, sinon personne ne voudra rester à la maison et mourir de faim », a ajouté le Président de l’OPEECI. Pour sa part, le préfet d’Abidjan, Toh Bi Irié, a prévenu que tout contrevenant aux mesures de sécurité encourait jusqu’à plusieurs mois d’emprisonnement.
Raphaël TANOH