« Entre un monde misogyne et plein d’injustice », la révolution des femmes force son entrée en Côte d’Ivoire avec un impact un peu timide. Aujourd’hui, avec l’avènement des nouveaux médias, le débat est ouvert avec des positions allant des plus tranchées, virulentes aux plus ajustées.
De cette lutte où les femmes demandent plus de droits en leur faveur, naîtra le hashtag #UneVraieFemmeAfricane lancé par la féministe Mariam Bintou Traoré pour dénoncer de manière ironique l’avilissement des femmes africaines au nom de la culture.
Féministes engagées « Le féminisme n’a qu’un seul visage, celui d’une femme épanouie ». C’est la conception d’une féministe dans l’âme, Charlène Danon, journaliste, rédactrice en chef de magazine. Pour elle, il convient de choisir ses batailles. Parce qu’au vu des expériences, chaque bataille fait d’une femme une amazone différente. Le combat de Charlène Danon, comment apprendre à la jeune fille à dire « non », à être autonome. Dans un monde où le sexisme et la misogynie ont pris d’autres formes, de sa perception,l’auteure de « Le mur de la honte » pense que « la jeune fille doit comprendre l'environnement dans lequel elle vit, comprendre qu'elle part avec un désavantage considérable. Elle doit opérer ses choix en fonction. Le mec d'aujourd'hui ne sera certainement pas le mari de demain. Les temps où la femme dépendait exclusivement d'un homme ont été éprouvés et nos mères, nos sœurs y ont laissé leur dignité et leur humanité ».De plus en plus, dans cette dynamique de repositionnement de la femme, certains hommes épousent le combat. « Personnellement, en tant qu’homme, ce sont les féministes de la nouvelle génération, celles de mon âge, vivant et ayant grandi en Afrique comme moi qui m’ont ouvert les yeux et m’ont fait intéresser au féminisme, au point de me réclamer aujourd’hui pro-féministe ». Ces propos sont de l’internaute Gloire Wanief. Au nombre des femmes qui ont fait de la question des droits de la femme leur cheval de bataille, il faut réorienter le débat à en croire certaines d’entre elles. Cette expression est perceptible dans l’argumentaire de l’écrivaine Marie-Laure DésiréeDagault connue sous le pseudonyme LamazoneWassawaney, qui dit que « c'est parce qu'un jour, les hommes ont fait sans les femmes, que nous combattons aujourd'hui. Et si nous faisons sans les hommes, nous créerons de la belligérance inutile car ce n'est pas cela l'idéal féministe ».Et de poursuivre : « Je suis pour le féminisme qui donne des droits à la femme à l'échelle universelle des droits de l'homme. Et en rien cette volonté ne peut être altérée par ma volonté d'être soumise à mon homme. Le féminisme est la liberté de chaque être au départ et cette liberté voudrait le respect d'abord de la position de l'autre. Avant toute chose ».
Liliane N’guessan