Le facteur principal dans les accidents de la circulation est l’inconduite des chauffeurs. En plus des mesures de répression, les autorités ivoiriennes ont décidé d’inclure également la sensibilisation. Mais, à ce niveau, le message peine à passer.
C’est à Abidjan qu’a été lancée, fin octobre, la Campagne africaine de sécurité routière. Une opération qui s’inscrit dans le cadre du programme novateur de service public « Safe steps road safety Africa », visant à sensibiliser l’opinion à l’une des principales causes de décès dans le monde : les accidents de la route. Engins à 2 ou 4 roues, piétons, tout le monde est concerné.
Durcir le ton « Si cette campagne avait été lancée plus tôt, sans doute mon jeune frère Arafat n’allait pas perdre la vie. Mais nous devons tirer les leçons des accidents de la route et œuvrer pour que la route n’endeuille plus nos Nations », a affirmé avec émotion l’icône du football ivoirien Didier Drogba, Ambassadeur pour la sécurité routière de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), qui s’est engagée pour la promotion de la sécurité routière. Un hasard ? Non. Il faut dire que la Côte d’Ivoire est « très » concernée par ce fléau. Et pourtant, ce ne sont pas les campagnes de sensibilisation qui ont manqué. Le ministre des Transports Amadou Koné, lui-même impliqué dans l’appel à la prise de conscience, a lancé pendant les fêtes de fin d’année une campagne marquée par des conseils pratiques aux automobilistes et aux usagers. « Chaque année, à l’approche des fêtes de fin d’année, des campagnes de sensibilisation sont lancées à l’égard des usagers, mais chaque année le taux d’accident grimpe. Les gens font que ce qu’ils veulent », déplore Drissa Diaby, Président de l’Association des détenteurs de taxi-compteurs de Côte d’Ivoire. Avant d’ajouter « pour moi, la prise de conscience n’est pas au rendez-vous. Beaucoup de personnes détentrices du permis de conduire ignorent la responsabilité que cela implique. Ne pas rouler avec des pneus usés, ne pas conduire un véhicule sans frein appropriés, interdiction de l’alcool au volant, etc. Ce sont autant de choses que les gens foulent aux pieds », regrette le transporteur. Et ce manque de conscience, selon lui, est visible à plusieurs niveaux. « Lors des contrôles routiers, on ferme les yeux sur certaines choses quand il y a des dessous de table. Il faut sensibiliser à tous les niveaux », conclut le transporteur. Les contrôles, toujours d’après lui, devraient remonter jusqu’aux auto-écoles, jusqu’à la délivrance du permis de conduire, afin que ce documents soit plus donné à n’importe qui, comme mis n pratique dans les pays européens.
Raphaël TANOH