Cours le mercredi : Où en sommes-nous ?

Malgré la mesure en vigueur, certaines écoles restent fermées le mercredi.

Leur avènement au primaire avait suscité le mécontentement des enseignants. Que sont devenus aujourd’hui les cours des mercredis et qu’ont-ils apporté aux élèves ?

Annoncée en 2016, l’instauration des cours le mercredi avait été accueillie avec beaucoup de remous dans le primaire. Pour plusieurs syndicats d’enseignants, il s’agissait d’une mesure impopulaire destinée à priver les instituteurs d’un jour de repos, là où la ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle voyait un moyen d’augmenter le quantum horaire, en ramenant le nombre de semaines de cours au primaire à 33, norme proche des exigences de l’UNESCO. Si les enseignants avait fini par se résoudre à cette initiative, ce n’était pas sans raisons. « Nous avions convenu qu’après six mois de test, un bilan à mi-parcours serait fait pour une évaluation », explique Fatogama Coulibaly, responsable du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD) à Odienné. Mais près de deux ans se sont écoulés depuis et les instituteurs n’ont pas l’air d’avoir changé d’avis sur le sujet.

Bras de fer « L’instauration des cours le mercredi n’est pas le problème en lui-même. C’est tout ce qui en découle, dont le bouleversement de l’emploi du temps. Plutôt que de reprendre les cours l’après-midi à 14h30, ils commencent au primaire à 14h. Ce qui pose d’énormes soucis aux élèves», explique Abba Eban, Président du Mouvement pour l'union des enseignants de Côte d'Ivoire (MUNECI). Selon le syndicaliste, la plupart des élèves à l’intérieur du pays habiteraient des zones éloignées de l’école. Une situation qui favorise un absentéisme élevé les après-midi, notamment chez les jeunes filles, astreintes à des travaux ménagers. L’enseignant estime qu’un bilan officiel de l’application de cette mesure doit être fait. Une opinion que ne partage pas Benson Kokounseu Madé, Inspecteur pédagogique. « Il faut reconnaître que le niveau des élèves du primaire est très bas. Beaucoup ne savent ni lire, ni écrire même après l’entrée en sixième. L’instauration des cours le mercredi fait partie des mesures instaurées pour améliorer leur niveau. Mais, pour que cela marche, il faut accompagner cette mesure d’un ensemble de choses, dont l’amélioration du niveau des enseignants eux-mêmes », estime-t-il. Ces cours le mercredi ont-ils contribué à améliorer le niveau des élèves ? Selon le pédagogue, c’est difficile à dire. Ce qui n’est pas l’avis de la ministre de l’Éducation nationale, Kandia Camara. Interrogée ce dimanche à ce sujet, la ministre a salué la mesure qui, selon elle, a contribué à réduire le nombre de redoublements au primaire. « En 2010 - 2011, ce taux était de 21%. Aujourd’hui, il est à 11%, », a plaidé Kandia Camara.

Raphaël TANOH

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