C’est la principale raison pour laquelle les spectacles ont été interdits pour un moment : l’interdiction de rassemblement de plus de 50 personnes sur le sol ivoirien. Cette mesure est pourtant remise en cause par certains.
C’est l’un des arguments avancés aujourd’hui par les acteurs du monde du show-business, que les mesures barrières adoptées empêchent de travailler. Le non respect de la mesure d’interdiction des regroupements de plus de 50 personnes, selon beaucoup, est le signe que les rassemblements doivent tous reprendre. « Nous voyons tous les jours les gens se réunir dans les lieux publics à plus de 50 personnes. Alors qu’on a interdit les spectacles à cause de cela », regrette Josué Gnahoua, Président de l’Association des tenanciers de maquis et restaurants. Dans le point quotidien établi par le porte-parole de la police nationale, Bleu Charlemagne, c’est l’un des points les plus occultés. « Pourtant, allez sillonner les maquis que l’on a autorisés à rouvrir. Vous verrez n’importe quoi. Les gens entassés dans des endroits à plus de 50, sans masques et sans règles de distanciation », regrette Marius Comoé, Président du Conseil national des organisations de consommateurs de Côte d'Ivoire (CNOC–CI).
Regroupements À l’entendre, le maintien de la mesure d’interdiction de regroupement de plus de 50 personnes a été prise juste pour la forme. Dans les mosquées, selon Youssouf Konaté, Imam de la mosquée de la base navale de Locodjro, il a fallu que le Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM) intervienne plusieurs fois pour éviter les regroupements. Malgré cela, admet-il, certaines mosquées font fi de cette règle. « Je peux vous garantir que dans les quartiers les mariages traditionnels continuent d’être célébrés en catimini, avec des regroupements de près de 100 personnes. Tout le monde s’en fiche », affirme Marius Comoé. Au niveau des autorités, on mise sur les campagnes de sensibilisation. Mais on est conscient de l’afflux du monde dans les marchés et les gares routières. « La seule mesure qui vaille, c’est le port du masque. Demandez aux gens de porter des masques dehors, ils comprendront. Mais si vous leur demandez d’éviter les regroupements, il y a des chances qu’ils ne vous écoutent pas, parce que la précarité des uns et des autres les oblige à aller se « chercher » », dit un officier supérieur de la préfecture de police. Alors, pour de nombreux Ivoiriens, autant donner quartier libre aux rassemblements.
Raphaël TANOH