Les Ivoiriens aiment-ils, selon vous, le cinéma « de chez eux » ?
Quand on regarde l’affluence qu’il y avait autour des films à l’époque, je n’en suis pas persuadé. Quand je dis époque, je n’irai pas plus loin que « Caramel » de Henri Duparc. Ce sont entre 40 et 50 000 personnes qui se sont déplacées pour voir le film à l’Hôtel Ivoire. Il avait généré un chiffre d’affaire de plus de 200 millions de francs CFA rien qu’en Côte d’Ivoire. Quand on a une population abidjanaise d’environ 5 millions d’habitants et qu’on ne peut pas en mobiliser 5 à 10% dans les salles pour voir des films, on ne peut pas parler d’affluence.
Le cinéma ivoirien pourra-t-il un jour rivaliser avec celui des grands pays d’Afrique comme le Nigeria ?
Il faudrait des moyens. Lorsqu’on compare nos ressources cinématographiques à celles du Nigéria, il est sûr que nous partons perdants dans la lutte dès le début. Les Nigérians sont plus nombreux que nous, c’est un gros avantage. Pour rivaliser avec eux, il faudrait qu’au moins 5 à 10 % de notre population s’intéresse véritablement à ce secteur.
Existe-t-il une vraie industrie du cinéma en Côte d’Ivoire ?
L’industrie du cinéma existe ici. Seulement, elle n’est pas aussi rentable que celle du Nigeria, de l’Inde ou des États-Unis. La question est de savoir comment faire pour qu’elle soit rentable. L’État doit améliorer les conditions d’investissement dans le cinéma et encourager les mécènes à y investir.