Malgré la multiplication des mesures de lutte contre la traite humaine et / ou le trafic d’êtres humains, ce phénomène est un véritable labyrinthe dans lequel se perdent autorités, forces de l’ordre et personnel judiciaire.
Le Code du travail en Côte d’Ivoire a règlementé le recrutement et les migrations de main-d'œuvre dans le secteur formel, mais ne cette loi ne s’applique pas au secteur informel, notamment au travail domestique. Une faille exploitée par des trafiquants qui exploitent des femmes ivoiriennes et d'Afrique de l'Ouest comme employées de maison à l'intérieur du pays et à l'étranger.
Vaste réseau Ainsi, selon les rapports d’ONG et de certaines structures étatiques, il a été signalé au cours des cinq dernières années que les trafiquants exploitent des victimes ivoiriennes et étrangères en Côte d’Ivoire et qu’ils exploitent des victimes ivoiriennes à l’étranger. Des femmes et des jeunes filles sont contraintes au travail forcé comme employées de maison et dans la restauration et font même l’objet d’exploitation sexuelle. Des garçons ivoiriens sont contraints au travail forcé dans le secteur des services et dans l’agriculture, particulièrement la production de cacao. Les trafiquants opèrent en réseaux bien établis, comprenant à la fois des Ivoiriens et des étrangers, et, en cas de traite transnationale, utilisent les réseaux sociaux, ce qui rend leurs activités difficiles à détecter pour les forces de l’ordre. Les autorités estiment qu’il y a plus de 2 000 talibés (élèves d’écoles coraniques) que des enseignants corrompus forcent à mendier. D'après des ONG et des responsables, les trafiquants de drogue utilisent des enfants, certains par la contrainte, pour vendre et trafiquer dans les restaurants et discothèques. Les trafiquants, généralement des parents éloignés, amènent des filles originaires de l’est de la Côte d’Ivoire et d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest à Abidjan, censément pour aller à l’école ou suivre une formation professionnelle, en réalité pour les contraindre à la servitude domestique. Toujours selon nos sources, des ressortissants nigérians transitent par la Côte d'Ivoire pour être emmenés en Asie, dans les Émirats Arabes Unis et en Afrique du Nord, où ils font l’objet d’une exploitation sexuelle. Un système qui s’étend à des trafiquants chinois, qui forcent des Chinoises à se prostituer en Côte d’Ivoire. Les rapports de ces structures impliquent également des leaders communautaires et religieux ivoiriens, travaillant peut-être de concert avec des homologues à l’étranger, qui recrutent des femmes et des jeunes filles ivoiriennes pour occuper des emplois au Moyen-Orient et en Europe. En fait, ils les soumettent au travail forcé en Europe, en Afrique du Nord et dans les pays du Golfe, principalement en Arabie saoudite, au Maroc, au Liban et en Tunisie.
Ouakaltio OUATTARA