Économiste associé au Centre ivoirien de recherche économique et sociale.
1- La crise s’explique-t-elle uniquement par la sécheresse ?
Non. C’est la conjonction de plusieurs facteurs, dans l’offre, affaiblie par la sécheresse, mais aussi au niveau des infrastructures de stockage, des investissements etc. Il y a aussi des facteurs liés à la demande. Contrairement à ce qu’on pense, le taux de croissance élevé de la Côte d’Ivoire influe sur la demande de produits alimentaires. Dans les années 90, la consommation alimentaire représentait 25% des dépenses de consommation des ménages. Maintenant, on est entre 50 et 55%.
2- L’annonce de la lutte contre les cartels et la spéculation est-elle suffisante ?
Dans le plan national de développement 2016-2020, le secteur agricole continue d’occuper une place importante. Si ces mesures sont mises en oeuvre, cela peut avoir un effet sur l’offre et donc réduire les prix. En plus des mesures liées à l’offre agricole, il y a un ensemble de mesures à prendre pour réduire les coûts de transaction, de commercialisation, ce qui n’est pas si simple.
3- Quelles mesures-clés préconiseriez-vous ?
Il faut aller dans le long-terme et avoir des infrastructures de stockage et de commercialisation, avec un système d’information plus développé, de sorte à éviter cette situation actuelle où on a des zones avec des prix plus élevés ou plus faibles pour une denrée.