Comment appréhendez-vous cette nouvelle escalade de la violence ?
C’est la preuve patente que l’armée n’est pas du tout disciplinée et républicaine. Quand le président, qui est le chef des armées, reçoit des personnes et que derrière il y a des mouvements de ce genre, on peut se permettre de dire que cette armée et manipulée. Il est vrai que ce genre de sorties de nos militaires n’est pas tout à fait une nouveauté. Sous Houphouët-Boigny et tous ceux qui lui ont succédé, nous avons connu cela. C’est la preuve encore une fois que nous avons une armée indisciplinée.
Vous parlez de manipulation ?
On peut se permettre de penser que derrière ces sorties, il y a une main obscure, qui essaie de manipuler ces mouvements. Souvenons-nous du coup d’Etat de 1999. Souvenons-nous du début de la rébellion et de toutes ces autres mutineries. Je pense que ce sont les mêmes signes.
Avant son départ de Côte d’Ivoire, Aichatou Mindaodou affirmait que le pays était stable et que ces derniers soubresauts ne sauraient remettre en cause cette stabilité. Partagez-vous cet avis ?
Non, pas du tout. Ce sont des phrases qu’on récite à longueur de journée mais qui ne reflètent pas la réalité. On constate juste que les gouvernements se succèdent mais que la sécurité est devenue une denrée rare. Vous voyez bien le nombre de remous militaires que nous avons connus ces derniers mois.