Bédié et les jeux d’alliances

Comme une sorte de tour de passe-passe. Henri Konan Bédié, après sa rupture avec Alassane Ouattara, a misé sur plusieurs chevaux avant de nouer une alliance avec Laurent Gbagbo. Alliance dont il espère tirer profit pour son retour aux affaires.

En 2018, alors que le Président Alassane Ouattara multipliait les actions en vue de la migration de tous les partis au Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP), Henri Konan Bédié freinait des quatre fers. S’opposant à la dissolution du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il travaille à une autre alliance, où chaque parti garderait son autonomie. Une sorte de retour vers les années 2005 à 2010. Chaque parti gardant son autonomie et son identité mais faisant face à un adversaire commun en allié.

Tous pour le PDCI Mais cette nouvelle alliance n’est pas du goût de tous. Après les premières heures de retrouvailles de l’ensemble de l’opposition, en dehors de l’adversaire commun, rien d’autres ne lie les nouveaux alliés. La Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP) regroupe dix-sept mouvements et partis politiques de l’opposition et désigne Bédié comme son Président. Mais aussitôt naissent des divergences sur les méthodes de travail et chaque entité se replie sur elle-même. Henri Konan Bédié, qui a son agenda, se tourne aussitôt vers Laurent Gbagbo et Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS). L’idylle à peine née avec Pascal Affi N’Guessan vole en éclats. Face à un Laurent Gbagbo hostile à Guuillaume Soro, Henri Konan Bédié n’a d’autre choix que de s’éloigner de ce nouvel allié, devenu subitement encombrant. À la base, les proches de Soro grognent et déplorent le manque de soutien du PDCI  face aux ennuis judicaires de leur mentor. Mais Henri Konan Bédié, qui se rase en pensant à la présidentielle, veut mettre le maximum de chances à ses côtés. « L’élection en Côte d’Ivoire se joue entre les trois grands (Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo). Et Bédié a choisi celui qui peut le faire gagner », explique un membre du Bureau politique du PDCI. Selon lui, en cas de second tour, les autres partis de l’opposition n’auront d’autre choix que de faire bloc autour du candidat du PDCI. Mais « les choses ne sont pas aussi simples que cela. Gbagbo pourrait ne pas appeler à voter Bédié et gérer ses calculs au sein d’une opposition où les jeux d’alliance se font et se défont au gré des intérêts du moment ». Henri Konan Bédié, qui le sait, joue à fond la carte du PDCI, tout en se donnant une marge de manœuvre.

Yvann AFDAL

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