CEI : Le nerf de la guerre électorale

Youssouf Bakayoko, président la CEI attend le gouvernement pour le calendrier électoral

Au centre des polémiques électorales depuis son installation, en 2010, la Commission électorale indépendante (CEI), dans sa composition actuelle, est contestée et la tête de son Président, Youssouf Bakayoko, sans cesse réclamée.

Composée de représentants du gouvernement, de partis ou groupement politiques, de la société civile et de religieux, la Commission électorale indépendante (CEI) fonctionne au rythme de contestations internes et externes. Pour rappel, en novembre 2014, lors de la désignation de Youssouf Bakayako à la tête de cette commission pour un second mandat de six ans, l’Abbé Martial Boni, représentant la Conférence des évêques catholiques de Côte d’ivoire, Marguerite Yoli Bi Koné, des ONG non confessionnelles, Jacob Anaky, du MFA, Alain Dougou du FPI et Bertin N’goran Ganin de l’Alliance des forces démocratiques (AFD, coalition de l’opposition incluant le FPI), avaient quitté la salle avant le vote. Des chaises vides qui démontraient le malaise au sein de la commission électorale, mais qui n’avaient en rien empêché le vote ni entaché la légalité de ce scrutin interne.

Nœud gordien Tandis que le Président de Liberté pour la démocratie et la République (LIDER), Mamadou Koulibaly, réclame l’éviction des partis politiques de la commission, les deux tendances du Front populaire ivoirien (FPI) souhaitent plutôt le départ de son président. Le Rassemblement des républicains (RDR), au pouvoir depuis 2011, se réfugie derrière les textes et brandit la loi 2014-335 du 5 juin 2014, portant organisation et fonctionnement de la CEI, qui a conduit à l’élection en 2014 de l’actuelle commission centrale.  Dénonçant un bureau « peu consensuel et une surreprésentation de la majorité », le FPI continue de militer pour une réforme avant les élections locales, se référant à un arrêté de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) rendu en novembre 2016 et qui enjoint la Côte d’Ivoire de réformer sa loi électorale de 2014. Selon l’APDH, auteur de cette saisine de la CADHP, « en plus de la surreprésentation du parti au pouvoir au sein de la CEI, cet organe est bondé d’hommes politiques dotés de la casquette d’arbitres électoraux. Une telle organisation ne peut alors favoriser la crédibilité des résultats des élections ». La décision n’avait pas pour autant empêché l’organisation du référendum constitutionnel, ni des élections législatives, en 2016. Du côté du gouvernement, on est bien déterminé à maintenir la composition de la CEI en l’état et celle-ci devra, selon son mandat, organiser l’élection présidentielle de 2020.  Même si, en interne, les représentants de l’opposition affichent leurs désaccords face à la commission centrale, ils restent minoritaires et « pas question de claquer la porte et de créer une autre crise », confie sous cape l’un d’entre eux.

Ouakaltio Ouattara

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