Ils ont décidé pour la plupart d’entre eux de nouer des alliances lors des élections locales du 2 septembre. Résultat, le FPI et le MGC, à défaut d’avoir des élus à la tête des municipalités et des régions, comptent des cadres dans plusieurs conseils municipaux et généraux.
Affaibli par le retour de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), conduit par Pascal Affi N’Guessan, joue sa survie. Allié du RHDP (parti au pouvoir) durant les élections locales dernières, il compte plus d’une centaine de conseillers municipaux. Le Mouvement Générations Capables (MGC), conduit par l’ex Première Dame Simone Ehivet, a également profité de son alliance avec le PDCI pour obtenir quelques postes de conseillers municipaux. Absent de ces élections, le Cojep joue sur les équilibres en attendant d’avoir plus de lisibilité.
Antichambre
En attendant de se positionner comme des partis nationaux, le FPI, le MGC et le Cojep de Charles Blé Goudé tentent de survivre à l’ombre du RHDP, du PDCI et du PPACI. Ces trois partis qui se réclament tous de la gauche et se parlent régulièrement. Mais chacun souhaite pour l’heure garder son autonomie vis-à-vis de l’autre. C’est pourquoi chacun préfère, en fonction des « grandes forces » en présence, faire le choix de soutenir l’un ou l’autre des trois grands. À raison d’ailleurs, puisqu’ils n’ont pas le même agenda. Charles Blé Goudé, encore exclu de la liste électorale, espère bénéficier d’une amnistie afin de se lancer dans la course à la présidentielle en 2030. Affi Nguessan et Simone Ehivet, quant à eux, jouent la carte de la survie politique. Seront-ils candidats à la présidentielle de 2025 ? Sorti affaibli des élections locales du 2 septembre dernier, le FPI ne semble pas en faire une priorité. Au MGC, la question n’est pas sur la table, les ténors du parti préférant plutôt envisager la probabilité d’une alliance avec le PDCI.
Ombrage
Mais ces partis, qui vivent difficilement leur divorce d’avec Laurent Gbagbo, sont contrariés dans leur expansion par le PPACI. S’ils sont tous conscients qu’il faudra intelligemment éviter de l’affronter, ils essaient tant bien que mal de se projeter dans l’après Gbagbo afin d’espérer damer le pion à ses héritiers putatifs. Mais la bataille s’annonce longue. Le FPI, le MGC et le Cojep pourraient gagner plus en se mettant ensemble dans le cadre d’un accord politique. Cela pourrait donner un nouveau souffle à ces partis et militants de gauche qui broient du noir depuis leur perte du pouvoir en 2011. Dans la possible reconfiguration politique qui pointe à l’horizon 2025, ces partis ont encore du temps de se réunir autour d’un leader fort.
Yvan AFDAL