Opposition : Qui comme leader ?

Entre un Laurent Gbagbo, bien qu’en prison, qui reprend les rênes de son parti, et un Henri Konan Bédié qui veut mobiliser une partie de l’opposition autour de lui, l’on file tout droit vers le schéma politique d’une opposition comptant deux poids lourds.

 

Avec qui ménager sa monture pour réaliser la grande ambition de reconquête du pouvoir d’État en 2020 ? Voici l’équation que devra résoudre l’opposition, qui veut rafler la mise au Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP), la coalition au pouvoir. Avec un Front populaire ivoirien engagé dans le tout boycott, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) avait pris les devants en voulant mettre sous sa coupe « les forces vives de la Nation », afin de créer un grand mouvement susceptible de perturber les plans de ses adversaires du RHDP. Dans la ligne de mire de Bédié, Guillaume Soro et ses mouvements de soutien, mais aussi la branche du FPI conduite par Affi N’Guessan et certaines fractions de plusieurs petits partis divisés, comme le MFA et le PIT.

Qui roule pour qui ? La mise en place d’une plateforme de l’opposition est prévue pour le premier trimestre 2019, l’objectif étant de constituer un noyau fort. Mais ces calculs pourraient être contrariés par le retour de Laurent Gbagbo dans le jeu politique. Sa reprise en main de son parti depuis sa prison pourrait être un facteur de (re)mobilisation de certains militants du FPI qui, à défaut de mener la bataille pour la reconquête du pouvoir, voyaient comme un moindre mal le retour du PDCI au pouvoir. Ces derniers pourraient réviser leur position. Et même si les chances de participer à une élection présidentielle en 2020 pour leur mentor sont fort minces, ils devraient s’y raccrocher. L’aile dure de l’ancien régime d’Abidjan semble pour le moment plus préoccupée de gérer ses contradictions internes que d’avancer sur la création d’une nouvelle alliance avec son ancien adversaire. La foi que les militants ont dans la libération prochaine de leur mentor Laurent Gbagbo serait à la base du peu d’intérêt qu’ils porteraient à cette idée de collaboration avec le PDCI. Mieux, se considérant comme la principale force de l’opposition, cette branche n’est pas disposée à jouer les seconds rôles dans un jeu d’alliance basé uniquement sur la (re)conquête du pouvoir. Les trois poids lourds de la politique ivoirienne se retrouvent à nouveau dans un face à face, chacun cette fois-ci à la tête d’une coalition. La bataille pour le contrôle de l’opposition pourrait donc s’ouvrir très bientôt entre le PDCI et Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), porté par le FPI.

Malick SANGARE

 

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