Journalistes assassinés, journalistes en prison, journaux fermés, médias sous tension, etc. C’est malheureusement le diagnostic établi chaque année dans de nombreux pays concernant la liberté de la presse. Quelle est la situation en Côte d’Ivoire ?
De 2011 à 2020, la Côte d’Ivoire a gagné près de 90 places au classement mondial de Reporters sans frontières (RSF), passant de la 159ème à la 68ème place dans la défense de la liberté de la presse et la protection des journalistes. Un bond spectaculaire, après une décennie marquée par la disparition de Guy André Kiffer et l’assassinat de Jean Hèlène.
L’amélioration de la situation sécuritaire du pays y est pour beaucoup. En octobre dernier, RSF, pour rester fidèle à sa mission, a fait des recommandations relativement à l’élection présidentielle. Au niveau des autorités, entre autres, il s’agissait de mettre fin aux arrestations et sanctions injustifiées contre les journalistes; de respecter les obligations de l'État en vertu du droit national et international en ce qui concerne la liberté de la presse et la protection des journalistes et le pluralisme et l'indépendance des médias; de mener des enquêtes impartiales et indépendantes dans le but d'identifier et de poursuivre les responsables de crimes de violence contre les journalistes; de mettre fin aux fermetures arbitraires de médias, aux procédures pénales abusives contre les journalistes et à toutes les formes de harcèlement et de pression sur les journalistes, les propriétaires et les employés des médias et de garantir qu’Internet, y compris les médias sociaux et autres plateformes de communication numérique, reste ouvert, accessible et sécurisé avant, pendant, et après les élections. Des dispositions qui, pour la plupart, sont déjà respectées en Côte d’Ivoire.
Incitation à la haine Aux journalistes, RSF avait demandé de respecter les principes, les droits et les devoirs des journalistes; d’assurer une couverture des événements de manière éthique et sans incitation à la haine; de faire preuve de professionnalisme dans le cadre de la modération des débats et des interviews et de ne pas donner la parole à ceux qui propagent la haine à l’égard de communautés religieuses et ethniques.
Là aussi, selon Lassane Zohoré, le Président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), les journalistes s’améliorent. Mais le score du pays en termes de liberté de la presse reste très moyen. Au niveau du ministère de la Communication, on estime qu’il faut continuer à améliorer l’environnement de la presse. Une presse professionnelle est une presse libre.
Raphaël TANOH