Contrairement aux tout-petits du primaire et à leurs grands frères du secondaire, les étudiants n’ont pas encore une idée précise du déroulement de leurs congés à la maison, pour cause de coronavirus. Auront-ils droit à un programme spécial ? Rien n’est moins sûr.
Alors que se dessine le schéma de ce que sera le reste de l’année scolaire au primaire et au secondaire, c’est encore le flou pour les étudiants du supérieur, public et privé. Dans les grandes écoles, les inscriptions au Brevet de technicien supérieur (BTS) s’achevaient au moment où la plupart des établissements fermaient pour cause de Covid-19.
À quand la reprise ? Pour des dizaines de milliers de candidats, aucune idée de date de reprise des cours ou de déroulement des examens. Contrairement au ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’a pas encore lancé « d’École à la maison ». Si pour les universités publiques les perturbations en cours d’année sont légion, les grandes écoles, quant à elles, ont intérêt à valider l’année en cours. Mais, à l’université, l’attention est portée pour l’instant sur les départements de recherche. Les éloges vont d’ailleurs bon train à l’égard des chercheurs ivoiriens, qui viennent de fabriquer du gel hydro-alcoolique contre le coronavirus. De leur côté, les enseignants, réunis autour de la Coordination des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC), sont occupés à réclamer leurs primes. Dans les grandes écoles, les membres de la Coordination nationale des enseignants du supérieur privé (CNESUP) exigent, eux, « le paiement intégral et sans délai » des indemnités liées au BTS 2019. « Si nous n'avons pas notre dû, aucune activité de BTS 2020 n'aura lieu en Côte d'Ivoire », menace la structure syndicale. Pour Claude Kadio, le Président de l’Organisation des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (OPEECI), la situation des élèves au primaire et au secondaire est plus préoccupante que celle à l’université ou en classes de BTS. « Mais ce sont des situations auxquelles il faut faire face, puisqu’elles ne relèvent pas du même ministère. Les universités publiques et les grandes écoles étant fermées, on peut aussi instituer des cours en ligne pour les étudiants qui sont à la maison. C’est plus facile pour eux d’assimiler les cours que pour les élèves du primaire et du secondaire », fait savoir le Président de l’OPEECI. Au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, on assure que le ministre a tout prévu et que des séances de travail sont en cours pour voir dans quelle mesure les examens du BTS pourront se tenir.
Raphaël TANOH