Université de Cocody : Le torchon brûle

Trois enseignants de l’université Félix Houphouët Boigny croupissent en prison

Alors que la crise à l’école préoccupe, la situation à l’université de Cocody ne semble pas non plus reluisante. Encore une fois, l’absence de dialogue est à la base du problème.

Les revendications syndicales ont également eu raison de l’Université Félix Houphouët-Boigny. L’établissement supérieur public est en proie à une crise rarement observée en son sein depuis des décennies. À la base, des sanctions disciplinaires prises contre plusieurs enseignants de l’université. Plus exactement, 5 professeurs titulaires, qui ont été radiés des effectifs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Parmi eux, Johnson Kouassi Zamina, le Secrétaire général de la Coordination nationale des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC), section de Cocody. 5 autres enseignants sont suspendus pour un an pour violences et perturbation d’une réunion. Leurs collègues ont donc déclenché une grève d’un an, une sorte de « réponse du berger à la bergère ». Le ton est monté et certains enseignants se sont désolidarisés de leurs camarades dans un premier temps, en organisant des examens, avant de finir par poser la craie, au grand dam des étudiants.

Primes d’heures supplémentaires Pomme de discorde, l’épineuse question des heures complémentaires. Avec la massification des effectifs dans les universités, l'on assiste de plus en plus à une explosion des heures complémentaires, qui dans certains départements sont 6 fois supérieures aux heures dues. Pour permettre à tous les étudiants de bénéficier des enseignements, certaines universités ont trouvé en interne un mode de calcul des heures complémentaires, dont les taux varient entre 5 500 et 7 500 franc CFA, selon la nature du cours et le grade. Ce sont ces pratiques internes, selon un enseignant, qui parfois ont fait l'objet de décisions qui sont remises en cause par les autorités universitaires. Celles-ci ont sorti un décret des années 70 qui fixe le taux horaire à un peu plus de 2 000 franc CFA. Chose que dénoncent les enseignants de l’université de Félix Houphouët Boigny de Cocody.

Radicalisation Les mouvements de grève devrait davantage se radicaliser après l’interpellation, le 18 février, de Johnson Kouassi, déféré à la Maison d’arrêt et de  correction d’Abidjan (MACA) le 19. La Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public, conduite par Théodore  Gnagna Zadi, annonce la rupture de la trêve sociale. Et ce après que d’autres syndicats aient décidé de suspendre leur participation aux négociations avec le gouvernement jusqu’à la libération de l’universitaire. De part et d’autres, chacun voit midi à sa porte et estime que la surenchère vient plutôt du camp d’en face.

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