Respect des lois: entre incivisme et laxisme

En Côte d’Ivoire le respect des règles demeure un réel problème. Des lois sont prises mais ne valent pas plus que la valeur du papier sur lequel on les imprime. De son côté, l’Etat aboie mais ne mord pas.

Interdiction de fumer dans les lieux publics ? Transgressée! Défense de vendre dans la rue ? Transgressée!  Pas de téléphone au volant ? Transgressé! Depuis toujours, les Ivoiriens ont maille à partir avec les mesures, les interdits et les lois. Chaque fois qu’une règle est établie, son application se heurte à une forme d’incivisme collective. Le législateur devient l’ennemi public numéro 1. Avec le temps, les lois n’existent que sur le papier. Avec le phénomène d’effondrements d’immeubles, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) déploré « la persistance des actes d’incivisme » dans le milieu. Un diagnostic qui a cours dans de nombreux secteurs. Éboulements, occupations anarchiques des  emprises des ouvrages d’assainissement, délogement des élèves dans les écoles, refus de l’autorité de l’Etat…

Inquiétudes Des situations qui amènent les autorités à s’inquiéter. Au point où l'Éducation civique et morale (ECM) a été remplacée à l’école par l'Education aux droits de l'homme et à la citoyenneté (EDHC). Mais, inculquer l’amour de la patrie, des notions de civisme et de citoyenneté à la base ne suffit pas. La loi c’est la loi, et il faut la faire appliquer de gré ou de force. Dans le cadre des effondrements d’immeubles, par exemple, la présidente de la CNDH, Namizata Sangaré, pointe le mutisme des services techniques des administrations en charge du contrôle et du respect des normes de construction, « laissant parfois poursuivre des travaux sur des chantiers immobiliers présentant ». Pourquoi l’Etat ne sévit-il pas ?

La corruption, d’une part et le laxisme d’autre part, noient les efforts des législateurs. Sur l’immeuble de type R+5 tombé à la Riviera-Anono, il y avait l’inscription AD (ndlr, à démolir). Des agents de la Brigade d’investigation et de contrôle du ministère de la Construction signalent même que les propriétaires de l’immeuble ne disposaient pas d’un permis de construire. Ils avaient déjà fait l’objet d’une mise en demeure pour arrêt immédiat des travaux depuis le 5 janvier 2021. Alors, comment ont-ils fait pour poursuivre les travaux sans être inquiétés ? Ce genre de cas sont légions et malheureusement, des exemples de sanction afin d’empêcher tout récidivisme manquent cruellement.

 Raphaël TANOH

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