Covid-19 : Prêts pour le vaccin ?

Annoncée depuis décembre dernier, la campagne de vaccination contre la Covid-19 démarrera en Côte d’Ivoire dans quelques semaines. Du processus d’acquisition du vaccin à son administration à la population, il faudra pour les autorités ivoiriennes jouer serré. Les retards de livraison sont légion, l’acceptation des piqûres est difficile chez les populations et les conditions de conservation des doses nécessitent parfois beaucoup de technique. Zoom sur une campagne de vaccination qui s’annonce compliquée.

Sur une échelle de 1 à 10, où se situe la méfiance des Ivoiriens vis-à-vis des vaccins anti Covid-19 ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la campagne de vaccination annoncée pour ce mois de mars fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il est question du temps que va prendre la livraison des vaccins, de la fiabilité desdits vaccins, de leur efficacité, de la disponibilité en infrastructures de conservation de certaines doses, de l’accueil que les Ivoiriens comptent réserver à cette campagne, etc. Qui fera quoi et comment sur les différents aspects évoqués ? L’un des premiers signes que les choses ne seront pas réglées comme du papier à musique a été le retard pris dans la livraison des premiers vaccins. Prévue pour mi-février, la campagne de vaccination ne démarrera finalement qu’en mars prochain. Premier couac !

Pour rassurer un tant soit peu la population, le porte-parole du gouvernement, Sidi Tiémoko Touré, est monté au créneau le 25 janvier dernier. Les vaccins, selon lui, vont bel et bien arriver. La Côte d’Ivoire, d’après Sidi Touré, va acquérir trois vaccins payants : Spoutnik, Sinopharm et Astra Zeneca. « Pour ces 3 vaccins, le pays dispose déjà des moyens de conservation et de gestion. Ceci à travers les dispositifs classiques des chaînes du froid à températures positives, variant entre 2 et 8 degrés Celsius, logées à la Direction centrale des programmes de vaccination et à l’INHP », a rappelé le porte-parole du gouvernement.

Inquiétudes Le pays, grâce notamment à l’initiative Covax, bénéficiera gratuitement de 10 millions de doses du vaccin Pfizer, pour la vaccination de 5 millions de personnes. La réception se fera en 3 phases : 100 000 doses en février 2021, 9 millions de doses mi-avril 2021 et le reste ensuite. Toutefois, la conservation des doses Pfizer ne sera pas une sinécure. Elles doivent en effet être congelées à -70 degré Celsius.

Ainsi donc, la vaccination ayant beau être volontaire, des interrogations n’en sont pas moins pertinentes. Deux types de réactions fusent. D’abord, le personnel soignant, qui veut être associé à toute la chaine. « Nous avons besoin d’être formés à la campagne de vaccination », note Boko Kouao, porte-parole de la Coordination nationale des syndicats du secteur santé (Coordisanté). Il ajoute : « cependant, nous ignorons tout des vaccins annoncés. Ce point fait partie de nos récents points de revendication ». Pour le Dr Guillaume Akpess, Secrétaire général du Syndicat des cadres supérieurs de la santé de Côte d’Ivoire (SYNACASS-CI), cette campagne de vaccination ne peut se faire sans une préparation du terrain. « Qui fera la vaccination ? C’est bien le personnel de santé », rappelle-t-il. Pourtant, ajoute le Dr Guillaume Akpess, il est tenu à l’écart de la campagne de vaccination qui s’annonce contre le coronavirus. « Nous avons sollicité le ministère de la Santé et de l’hygiène publique pour cela. Mais on ne nous a pas encore donné de réponse. Nous continuons les contacts», fait-il remarquer.  

Personnes vulnérables Le second volet, c’est bien la sensibilisation. Le ministère de la Santé et de l’hygiène publique compte tout d’abord procéder à la vaccination d’une première cible de population. Il s’agit des personnes vulnérables ou exposées. Bien qu’elles saluent unanimement cette opération, beaucoup parmi ces dernières demandent au préalable une campagne de sensibilisation sur les effets secondaires du vaccin, le nombre de doses à prendre et même son efficacité. C’est notamment le cas pour les faîtières de retraités. Le Président du Collectif des fonctionnaires retraités après trente ans de service (COFRETAS), Konan Kouassi Denis, aimerait en savoir plus sur les caractéristiques des vaccins annoncés. « Nous n’avons pas encore eu de rencontre au sein de la faîtière dans ce sens. Nous n’avons pas encore été approchés pour nous préparer à la campagne de vaccination », explique le Président du COFRETAS.

Les structures de prise en charge des personnes du troisième âge telles que Help Elders se disent concernées par la première vague de vaccination de mars prochain. « Nous avons ici non seulement des personnes du 3ème âge, mais aussi des personnes vulnérables, parce qu’elles sont toutes malades », explique Suzanne Mentenon, Présidente de la structure de bienfaisance. Ici aussi on attend une campagne de sensibilisation sur les effets du vaccin avant le début de l’opération. « Il faudrait pour une fois que les autorités viennent vers nous », plaide-t-elle. Même ambiance au niveau des malades chroniques. « Nous attendons la campagne de vaccination. Cela ne me pose pas personnellement de problème. J’irai me faire vacciner le jour J. Mais nous n’avons pas tenu de réunion à ce sujet », note Moussa Bamba, Président de l’Association des dialysés et insuffisants rénaux de Côte d’Ivoire (AIDIR). Lui également demande à mieux connaître le vaccin avant de se faire piquer. Mamidou Coulibaly, Président de l’ONG Bien-être des albinos de Côte d’Ivoire (BEDACI), ne dit pas le contraire. Il parle, lui, des rumeurs qui circulent au sujet des effets secondaires du vaccin. Les malformations, la stérilité sont autant de conséquences véhiculées sur les réseaux sociaux. Et cela rend les Ivoiriens encore plus méfiants vis-à-vis du vaccin. Pour les plus « cartésiens », les vaccins destinés à l’Afrique seront de basse qualité, initiative Covax ou pas.

Un sujet sur lequel le directeur général de la Santé travaille. « Dans le plan de vaccination, un volet est consacré à la communication et à la sensibilisation. Il faut veiller à donner la bonne information aux populations, afin qu’elles se fassent vacciner. Nous allons faire en sorte que cette communication précède l’arrivée des vaccins », signale Mamadou Samba. Quand débutera cette communication ? Difficile pour le moment d’établir un calendrier.

À telle enseigne que le SYNACASS-CI veut prendre les devants. « Les cadres supérieurs de la santé ont décidé d’initier eux-mêmes des formations, en interne, dans les prochains jours sur la vaccination contre la Covid-19. Les formateurs viendront du SYNACASS-CI. Ce seront des médecins. Nous avons en interne les personnes ressources capables de le faire. Certains parmi nous sont issus de l’Institut national de l’hygiène publique (INHP) », annonce le Dr Guillaume Akpess.

Mesures barrières Une position que ne compte pas adopter la Coordisanté. Certains aspects sur la campagne de vaccination échappent aux Ivoiriens, selon la centrale syndicale. Notamment la régularité du vaccin, le nombre de doses à injecter. La vaccination signifiera-t-elle, par exemple, que la maladie est vaincue ? Non, répond le Directeur général de la santé, Mamadou Bamba, qui donne par ailleurs une ébauche de ce que sera l’après campagne de vaccination. « (…) Elle (ndlr, la vaccination) n’exclut pas les gestes barrières. De plus en plus, on pense que le fait d’être vacciné va nous libérer des mesures barrières, mais ce n’est pas le cas », fait-il remarquer. De quoi situer tout un chacun.  Pourquoi, dans ce cas, se faire vacciner, si cela ne résout pas le problème ?  peut-on s’interroger, surtout que, à y voir de près, les pays occidentaux déjà engagés dans la vaccination ne parlent pas encore de personnes « sauvées » après des doses de vaccins. Cette campagne pourrait être une simple séance de piqûres. Tandis que le nombre de cas confirmés de Covid-19 évolue en dents de scie, on se demande si le remède ne sera pas pire que le mal.

Raphaël TANOH

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