Fortement saluée, les mesures d’interdiction des triporteurs sur les grandes artères et celle des mototaxis doivent avoir de la suite. Des suites qui, tous l’espèrent, seront satisfaisantes dans le suivi.
C’est la principale inquiétude d’Ibrahim Diaby, le Secrétaire général des taxis-compteurs de Côte d’Ivoire. Que deviendra la mesure d’interdiction des mototaxis et des tricycles sur nos grandes artères après les 30 jours de répression de la police nationale ? Allons-nous revoir ces engins se livrer à leurs activités habituelles au nez et à la barbe des autorités ? En la matière, il n’y a aucune garantie, même si notre source à la préfecture de police assure que seront mis en œuvre des contrôles périodiques. Et que la police fera régulièrement des descentes sur le terrain pour saisir et mettre en fourrière tout contrevenant, avec des conséquences pour les récidivistes. Il y a déjà eu des précédents.
Antécédents fâcheux D’abord l’interdiction des gbakas (véhicules de transport en commun) dans la commune du Plateau. Dans la même veine, il avait été interdit que ces engins traversent le pont De Gaulle ou le pont Félix Houphouet-Boigny. Hélas, dans l’un et l’autre cas, il est courant de tomber nez à nez sur un gbaka en train de rouler en direction de Treichville. Et les gbakas vont prendre des clients régulièrement dans la commune du Plateau. Même si certains se déguisent en véhicules de transport du personnel, il est facile de les reconnaître. « Ce genre de cas arrive lorsque l’État a un problème d’effectifs à déployer sur le terrain », tente de se justifier une source à la préfecture de police. À l’entendre, interdire une activité comme le mototaxi n’a rien de surhumain, puisque les zones où ces pratiques ont lieu sont connues de tous. De même, il ne sera pas difficile de mettre la main sur un triporteur bondé de bagages qui s’aventurera sur les grandes artères en dépit de la loi. En outre, pour cet officier, les contrôles de pièces font partie de leur quotidien. Si c’est pour mener la vie dure aux motos sans papiers, les policiers, selon lui, n’attendent que cela. L’autre paramètre que la population dénonce est le racket, une pratique qui ne disparaitra jamais, aux dires du policier. « Dans cent ans encore on parlera de racket et de dessous de table, parce que cela fait partie de la vie des gens. Partout on soudoie et on corrompt. Mais ce n’est pas ce qui empêchera les gens de faire leur boulot », prévient-il.
Raphaël TANOH